Des psychologues se sont rendus, aujourd’hui, au lycée Ibn Rachiq à Ezzahra pour venir en aide aux élèves et au corps enseignant, suite à l’agression sauvage perpétrée, lundi, par un élève contre son professeur, Sahbi Ben Slama, à coup de couteau. La scène de crime a été si traumatisante pour les lycéens et enseignants que plusieurs d’entre eux, n’arrivent toujours pas à surmonter les séquelles de cette journée, qualifiée de « noire », et qui restera, certainement, gravée dans leur mémoire.
Louable décision ! surtout que cette journée si terrible a provoqué un véritable traumatisme chez les lycéens et enseignants.
Il n’en reste pas moins qu’en Tunisie, les responsables ont toujours cette manie d’arriver comme des carabiniers. Ils ne commencent à agir que lorsque les choses empirent, notamment suite à des pertes humaines ou après un vaste tollé, provoqué par tel ou tel sujet.
Cette journée soulève, en revanche, maintes interrogations sur la nature de l’accompagnement psychologique à l’école. Doit-on mettre en place un dispositif de soutien psychologique d’urgence pour préserver la santé mentale des élèves ?
Il faut dire que ce drame est arrivé au moment où il est impératif de mobiliser des équipes éducatives pour accompagner les élèves en situation de détresse psychologique.
A vrai dire, plusieurs pays développés recourent à l’accompagnement psychique pour préserver la santé mentale de l’enfant. Etant conscients de ces troubles mentaux, dus à plusieurs facteurs, ces pays mobilisent des structures spécialisées dans la prise en charge psychiatrique.
Rien qu’à titre d’exemple, 745 psychologues ont été mobilisés, au Canada entre 2005 et 2006, dans le réseau scolaire public, selon les chiffres du gouvernement québécois, et ce, afin de s’occuper des enfants en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage.
Admettons, en somme, que les enfants se coltinent la dure réalité et se trouvent parfois obligés d’affronter, au quotidien, un environnement devenu difficile à gérer et une société de plus en plus violente. Ces facteurs affectent assurément, leur santé mentale, d’autant plus que la famille, en tant qu’« institution » censée assurer la première éducation des enfants, ne cesse de se « désengager », au fil des années, de son rôle, considéré par certains comme primordial dans le processus éducatif.
Linda Megdiche