La ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla Mangoush a indiqué, samedi, à Paris que le rôle de la Tunisie dans la crise libyenne a été « efficace et vital ».
Dans une déclaration à l’agence TAP en marge de la Conférence internationale de Paris pour la Libye, Najla Mangoush a précisé que le soutien de la Tunisie envers la Libye ne s’est pas manifesté seulement lors de la Conférence de Paris mais, également, pendant la Conférence sur la stabilisation de la Libye tenue en octobre dernier (à Tripoli).
« La Tunisie a toujours considéré que les affaires libyennes doivent être gérées par l’expression d’une volonté nationale », a encore ajouté la ministre libyenne des Affaires étrangères. Une position que défendait la Tunisie aussi lors de la réunion d’Algérie entre la Tunisie, l’Algérie et la Libye, a-t-elle rappelé.
Najla Mangoush s’est félicité dans ce sens des résultats de la Conférence de Paris pour la Libye, organisée sur initiative de la France, l’Allemagne et l’Italie sous les auspices des Nations Unies, estimant que cette rencontre a été « concluante ».
Selon elle, la Conférence de Paris a été marquée par « une position unifiée des pays frères, dont la Tunisie », réaffirmant sa gratitude pour le soutien du gouvernement tunisien au gouvernement de l’Unité nationale en Libye.
La ministre libyenne des Affaires étrangères a, par ailleurs, souligné la volonté du gouvernement libyen de faciliter le processus des élections et de les tenir dans les délais fixés pour le 24 décembre prochain.
Il reste qu’au delà des déclarations diplomatiques (un peu trop), et des professions de foi, la Tunisie attend un signe fort de la part de nos voisins libyens. Nul ne peut ignorer que, derrière la thématique de la paix, des enjeux économiques se déployaient dans les coulisses. Il s’agit du marché de reconstruction de la Libye. Les mastodontes européens sont en course. La Russie est dans le jeu, tout autant que la Turquie. En plus, il paraît que les contrats signés par Kaddafi en 2007 ont la priorité absolue. Quelles part de marché donc pour la Tunisie? Nos entreprises ont toujours été présentes dans ce pays. Mais leur taille ne rivalise pas avec celles des concurrents européens, russes et turques. A moins que les prochaines élections ne consacrent l’accession au pouvoir de dirigeants pro-Tunisie, ce qui n’est guère escompté. Commençons, déjà, par réguler les flux des échanges commerciaux au niveau de la frontière terrestre. En tous les cas, il y a à espérer que nos amis libyen n’oublieront pas que c’est la Tunisie qui acheminait la marchandise envers la Libye, en plein embargo international.
Synthèse: LIM