Olga Malakhova nous offre à voir dans cette nouvelle exposition des créations inédites, totalement différentes de celles dont elle a habitué ses admirateurs dans les expositions précédentes. « C’est tout à fait différent, nous confia l’artiste, avec ses nouvelles créations, j’ai trouvé mon style. Depuis des années, les gens peuvent reconnaitre mes œuvres sans qu’elles soient signées de mon nom. Personnellement, je pense que le peintre ne doit pas se contenter de faire la même chose durant toute sa vie, il doit sans cesse se renouveler. »

Résidente depuis plus d’une trentaine d’années en Tunisie, Olga Malakhova ne cache pas l’attrait que le patrimoine tunisien exerce sur elle et dont elle s’est manifestement inspirée dans cette exposition. Mosaïques, céramiques, icônes, tapisseries, traditions sont perceptibles dans les différentes toiles ici exposées, mais ce patrimoine est vu autrement et moyennant une technique différente. Le visiteur s’attarde un bon moment devant le tableau intitulé « Femme à l’oiseau bleu », accroché à l’entrée de la Galerie, et pour cause, c’est que « ce tableau, nous a affirmé Olga, était à l’origine de toute la collection que j’ai réalisée en une année et il reflète ma vie en grande partie. »

L’exposition renferme 36 tableaux entre grands et petits formats, quoique le style et la technique (acrylique sur toile) soient les mêmes partout. Si les grands formats mesurent 120/120 cm allant jusqu’à 130/130 cm, les petits ne dépassent pas les 40/40 cm, si on exclut quatre tableaux ayant chacun 80/80 cm. « J’adore m’exprimer sur les grands formats, nous a révélé l’artiste, c’est quand j’ai besoin de me reposer, je me tourne vers les petits formats, pour revenir ensuite aux grands formats et ainsi de suite… Mais je mets toute ma passion et ma créativité dans les deux sans exception. » En effet, les petits formats exposés constituent de véritables chefs-d’œuvre, étant travaillés avec la même verve, la même inspiration et le même style, avec la même technique.

Oscillant entre figuratif et abstrait, les tableaux de l’artiste adressent des suggestions diverses, rien que par les formes et les couleurs utilisées, si bien qu’ils se prêtent à des commentaires et des interprétations de la part des visiteurs qui seront sans doute très émus. En effet, on y reconnait une certaine fusion entre les origines russes de l’artiste et ses inspirations tirées de l’antiquité et de la tradition de la Tunisie, pays où elle vit depuis des décennies et qu’elle aime tant. Les nombreux signes et symboles qui étoffent l’ensemble de ces tableaux, associés à une gamme chromatique bien choisie, marquée cette fois-ci par des couleurs plus éclatantes et plus lumineuses que d’habitude, montrent la grande admiration de l’artiste pour l’Histoire et le Patrimoine de la Tunisie.

L’exposition est intitulée « Femina Sapiens », un substitut à la fameuse expression « Homo Sapiens ». Ce titre dévoile certainement la volonté de l’artiste à mettre la femme et l’homme sur un pied d’égalité, cherchant toujours à trouver un certain équilibre entre les deux sexes, remarquant ainsi la présence de personnages féminins et masculins occupant la plupart de ses toiles. « Mes œuvres chantent la joie et le bonheur, nous a déclaré l’artiste, les gens qui viennent voir mon exposition doivent sortir avec un sourire et bonne humeur, c’est là toute ma satisfaction ! »

Hechmi KHALLADI