« A travers ce projet, c’est Carthage qui résonne au firmament de l’universel à travers son histoire, sa trace et son écho »
Après avoir été fermé pendant trois ans, le musée national de Carthage va retrouver, bientôt, des couleurs. Louable initiative de la part de la ministre des Affaires culturelles, Hayet Guettat Guermazi, qui essaie de faire bouger les choses en termes de l’accélération du projet de réhabilitation du musée de Carthage et de ses abords. C’est du moins ce qu’on peut retenir de l’évènement, tenue, aujourd’hui, à l’ancienne cathédrale et dans lequel Hayet Guermazi a tenu à présenter l’état d’avancement du projet en question.
La ministre des Affaires Culturelles, l’Ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, Marcus Cornaro, des experts de l’Agence Expertise France, ainsi que du domaine de la valorisation du patrimoine ont été convié à cet évènement.
Financé par l’Union Européenne (UE), ce projet s’inscrit dans le cadre du programme « Tounes Wejhetouna ». Sa mise en œuvre a été confiée à l’agence « Expertise France », en partenariat avec le ministère des Affaires culturelles et ses institutions et le ministère français de la Culture.
Cette initiative vise, également, à valoriser et réhabiliter les sites et les monuments historiques afin de créer une nouvelle dynamique dans la ville de Carthage et de promouvoir, ainsi, le rayonnement de cette ville historique de renommée.
Intervenant, à cette occasion, Hayet Guermazi, a tenu à remercier l’UE pour avoir répondu présent et de mobiliser des moyens humains et financiers, en consacrant près de 10 millions d’euros à la réhabilitation du musée de Carthage et ses abords. Soulignant, par ailleurs, que cette initiative marque une étape importante dans ce projet muséal et que l’achèvement de ce projet, longtemps attendu, restituera à Carthage ses lettres de noblesse.
« En janvier 2022, un concours d’architecture, de scénographie et d’aménagement paysager sera lancé avec l’objectif d’assurer une conception créative, contemporaine, participative et optimale à la hauteur du prestige du site. Plusieurs expertises et analyses en cours vont permettre de répondre aux exigences des normes de sécurité sanitaire et environnementale internationale appliquées à toute intervention sur des bâtiments historiques accueillant du public. Ces étapes sont essentielles avant le lancement des études techniques et architecturales afin de mieux maitriser les coûts et le calendrier d’exécution estimés aujourd’hui à 3 ans. » a-t-elle affirmé, avant d’ajouter que ce projet est l’occasion d’inscrire ce musée dans une approche d’ouverture aussi bien au niveau de la diversification des publics que des services proposés.
Hayet Guermazi, a, aussi, estimé que le programme « Tounes Wijhetouna » constitue une opportunité pour le nouveau musée de diversifier les produits artisanaux, de dynamiser l’attractivité touristique culturelle ou, encore, d’innover dans les modalités de gouvernance.
De son côté, l’Ambassadeur de l’Union européenne à Tunis, Marcus Cornaro, a réaffirmé le soutien de l’UE à de telles initiatives qui changeraient la vision des musées en les intégrant dans le système économique du pays et en valorisant son aspect patrimoine et historique.
« Ce projet a pour objectif de soutenir la diversification du tourisme et la valorisation du patrimoine en Tunisie. » a-t-il avancé, en affirmant que la mise en œuvre du site de Carthage permettra d’enrichir l’offre culturel, de contribuer au développement économique du pays et de projeter une image forte de la Tunisie dans le monde entier.
Rappelons, dans la foulée, que le musée de Carthage a été fondé en 1875 dans les locaux du séminaire des Pères Blancs sous le nom de musée Saint-Louis avant de devenir en 1899 musée Lavigerie puis élevé au rang de musée national en 1964, après la signature du modus vivendi entre le Vatican et la République tunisienne. Depuis les années 1990, le musée a connu plusieurs opérations d’extension, de réaménagement puis de consolidation ainsi que des tentatives de réhabilitation dans les années 2000. Doté d’une valeur universelle exceptionnelle, le site archéologique de Carthage a été classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979.
A vrai dire, ce fut un pas important que le ministère des Affaires culturelles a franchi en termes de valorisation du patrimoine historique et culturel de la Tunisie. Néanmoins, on attend d’autres initiatives de ce genre pour la dynamisation de l’ensemble du site de Carthage, surtout que nous disposons de nombreux gisements pour promouvoir notre patrimoine culturel et pour que nos villes historiques de renommée rayonnent à l’échelle nationale et internationale.
Linda MEGDICHE