En Tunisie, les parents emploient le vert et le sec pour assurer les meilleures conditions possibles pour l’éducation et l’enseignement de leurs enfants. Avec l’apparition de plus en plus alarmantes, durant ces dix dernières années, de plusieurs institutions pour le moins que l’on puisse dire « douteuses » telles que les jardins d’enfants anarchiques, voire les écoles coraniques, le secteur de l’éducation dite « de la petite enfance » se trouve, de nos jours, menacé et la peur des parents ne cesse, par-là même, d’augmenter.
Malgré les efforts déployés par les autorités publiques, la lutte contre les jardins d’enfants anarchiques, illégaux ou tout simplement non conformes aux normes en vigueur, reste, aujourd’hui, insuffisante. Dans quelle mesure, le constat, sur le terrain, est-il alarmant ? Quel est l’état des lieux dans les régions ? Qu’en est-il des textes juridiques qui réglementent le secteur ? Comment œuvrer pour « imposer », s’il en est, le respect des cahiers des charges actuellement en vigueur ?
Jardins d’enfants anarchiques, état de lieux dans les régions
En septembre 2021, le ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des personnes âgées, a indiqué que parmi 1099 jardins d’enfants, 39 contre lesquelles il y a une proposition de fermeture ont été recensés. Pour le reste des institutions : 117 souffrent de certaines insuffisances, 129 institutions sont soumises à des inspections et 814 sont en cours d’activité.
Dans une déclaration accordée au Temps news, le délégué de l’Enfance à Gabès, Hichem Amara a indiqué que 19 jardins d’enfants anarchiques et illégaux ont été fermés dans le gouvernorat.
Interrogée également par Le Temps News, la déléguée de l’Enfance à Mahdia, Hela Jbara, soutient, pour sa part, que le nombre des jardins d’enfants dans la région n’a pas cessé d’augmenter ces dernières années. Même constat dressé par la déléguée de Béja qui affirme que de plus en plus d’institutions ne respectent pas les règles énoncés dans les cahiers des charges.
En date du 7 décembre 2021, la commission régionale de contrôle des garderies scolaires, crèches et jardins d’enfants a décidé la fermeture de 23 institutions depuis le mois de janvier dernier.
Le délégué régional de la femme, de la famille et de l’enfance à Nabeul, Fathi Langluiz a fait savoir, de son côté, dans une déclaration à la TAP, que la majorité des locaux fermés travaillaient de manière illégale et sans accréditation.
Selon la même source, les décisions de fermeture s’inscrivent « dans le cadre du suivi du respect des établissements œuvrant dans le domaine de l’enfance, selon les critères nécessaires préétablis pour un meilleur accompagnement des enfants. »
Un nouveau cahier des charges pour les jardins municipaux
Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l’enfance, la ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des personnes âgées, Amel Belhadj Moussa avait indiqué, le 19 novembre 2021, qu’un nouveau cahier des charges a été élaboré pour réglementer les activités des jardins d’enfants.
Selon la même source, ce cahier des charges comporte l’obligation de mettre en place une caméra de surveillance et l’intégration des enfants à besoins spécifiques dans ces espaces éducatifs.
Il englobe, également, le recrutement des accompagnateurs pour enfants diplômés des centres de formation spécialisés.
Elle a précisé que le ministère a signé 6 accords de partenariat avec des municipalités pour l’ouverture de 6 jardins d’enfants municipaux qui accueilleront entre 70 et 120 enfants.
Selon la même source, un budget de 4 millions de dinars a été alloué à la construction de jardins d’enfants municipaux.
Ghada Dhaouadi