Le discours tenu, hier, le 13 décembre, par le Président de la République, Kais Saied, dans lequel il a annoncé l’organisation des élections législatives pour le 17 décembre 2022 et le prolongement du gel du Parlement jusqu’à l’organisation de ce scrutin a fait couler beaucoup d’encre et a suscité de nombreuses réactions.
Plusieurs députés (gelés), activistes politiques se sont opposés à ce discours, en dénonçant de telles mesures.
L’activiste politique, Jawher Ben Mbarek a fait part de son opposition à ces nouvelles décisions.
« Nous poursuivrons notre combat pour renverser le pouvoir putschiste ». Nous n’accepterons jamais un tel coup d’Etat. » a-t-il indiqué dans un post publié sur sa page officielle.
Le Secrétaire général du courant démocrate (Ettayar), Ghazi Chaouachi a annoncé, par la même occasion, que son parti a décidé de déployer « toutes les formes d’escalade et de militantisme, dont la contestation dans les rues « , et ce, pour faire face à « cette violation flagrante de la constitution de 2014 » a-t-il déclaré, sur les ondes de Mosaique Fm.
De son côté, la présidente du parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a déploré l’absence des mesures de sanction à l’encontre du parti islamiste pour les crimes de corruption et de terrorisme qu’il a commis.
Elle a fait savoir, dans une vidéo publiée sur sa page officielle, que Kais Saied a accordé au mouvement Ennahdha, un temps supplémentaire pour qu’il s’organise et se prépare mieux aux élections législatives anticipées, et ce, au lieu de les mettre en prison, selon ses dires.
Pour sa part, le dirigeant nahdhaoui et gendre de Ghannouchi, Rafik Abdessalem Bouchlaka a indiqué, dans un post publié sur sa page officielle, que le Président de la République persiste à « lancer des flèches » et à insulter « tout le monde ». D’ailleurs, seuls les membres de sa famille et son équipe à la Présidence sont restés de son côté, selon ses dires.
« Heureusement que j’ai mis en garde contre le danger de cet homme, depuis déjà un an et demi » a-t-il ajouté.
Quant à Abdellatif El Mekki, ancien dirigeant au parti Ennahdha, il a fait part de son opposition à ces nouvelles mesures, en appelant les Tunisiens à sauver le pays.
« Ce qu’on a retenu de la feuille de route dévoilée, hier, par le Président de la République, c’est qu’il s’octroiera les pleins pouvoirs pendant au moins un an. » a-t-il indiqué dans un post publié sur sa page officielle, en affirmant que personne n’a le droit de s’opposer à lui
Par ailleurs, le député gelé (Attayar), Nabil Hajji s’est ‘est demandé pourquoi Kais Saied n’annoncerait pas ouvertement qu’il dissout le Parlement.
« S’il n’annoncera pas une telle chose car la constitution ne le lui permet pas, alors il faut lui rappeler que les dispositions exceptionnelles ne lui permettent pas non plus d’amender la constitution. Pourtant, il compte le faire. De qui a-t-il peur ? Cela a-t-il une relation avec la souveraineté nationale ? » s’est interrogé Nabil Hajji.
Au-delà de toutes ces réactions contre le Président de la République, d’autres partis politiques l’ont soutenu, en approuvant ces nouvelles mesures.
Ils ont fait savoir que le discours de Kais Saied exprime les aspirations de la majorité des Tunisiens à libérer le pays des corrompus qui ont piétiné la Constitution , arraché les droits des citoyens et des agents qui ont infiltré les institutions du gouvernement et de l’État.
Ils ont, ainsi, ajouté que suite à ce discours, les Tunisiens savent où le pays se dirige et que l’on n’est plus dans l’impasse.
Linda Megdiche