Deux voix pures, une guitare lancinante, un verbe poétique ; le folk envoûtant de Ÿuma a ébloui le public à Hammamet dans le cadre de décembre les arts. Les deux auteurs et compositeurs, Ramy Zoghlami et Sabrine Jenhani ont chanté le vécu : l’exil, l’amour, la misère et l’identité pour éveiller les consciences.
Ils ont chanté en arabe dialectale et avec des mots simples au sens profond, ils ont relaté, tantôt les joies, tantôt les douleurs de la vie, à travers un répertoire dans la ligne du blues traditionnel, doublé d’une maîtrise magistrale de la guitare, une voix enivrante, et des textes remarquablement bien écrits. Tout y était pour créer une atmosphère envoûtante et poétique, voire hypnotique par moments.
Dans une totale communion avec le public, les artistes, agréablement surpris de l’accueil qui leur a été réservé et tout l’enthousiasme constaté dans la salle, ont beaucoup échangé avec les spectateurs qui ont particulièrement apprécié « Esmeke », « Taarafni » et « Darek », présentés au début du spectacle.
Si la guitare de Ramy Zoghlami est dynamique et puissante, la voix de Sabrine Jenhani est impressionnante de force et de clarté. Sur un rythme énergique, le duo a enchaîné avec « Ellil », « Asia » et « Gamra widhib ».
Leurs paroles riment avec des airs de folk, de Jazz et de blues. Le public, embarqué dans un voyage singulier, au cours duquel il a savouré tous les moments du concert dans l’allégresse et la volupté, a manifesté sa reconnaissance au duo par des applaudissements répétés.
Au-delà de la qualité des morceaux, comme « Doom », « Nghir Alik » et « Denia Dour », et des rythmes qui montent en crescendo, les voix offrent également de nouvelles tonalités inédites. Sabrine Jenhani et Ramy Zoghlami avaient tous les atouts professionnels pour amadouer leur public. L’interaction de l’audience était telle qu’ils n’ont pas pu dissimuler leur émotion à l’issue du concert. « Ça nous fait grand plaisir de voir que notre musique touche des gens », s’est exclamé Sabrine Jenhani. Les deux artistes ont promis de revenir à Hammamet et retrouver leur public.
Kamel BOUAOUINA