Le Président de la République, Kaïs Saïed a reçu, ce lundi 7 février, à Carthage, la Cheffe du gouvernement Najla Bouden. L’entretien a porté sur les points inscrits à l’ordre du jour du prochain Conseil des ministres, ainsi que les dossiers de la justice, les circuits de distribution et la lutte contre la monopolisation des produits de base.
S’agissant de son annonce, samedi soir, de la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qui provoque, depuis dimanche, une multitude de réactions, le Président de la République a insisté sur l’impératif de prendre un décret à cet effet dans les plus brefs délais. « Nous recourons à cette solution (dissolution du CSM) pour « assainir » le pays, et cet assainissement ne peut être réalisé sans une justice équitable », a-t-il affirmé.
Le Président Saïed a, dans ce sens, nié toute intention de s’immiscer dans les affaires judiciaires. « Je tiens à rassurer tout le monde, en Tunisie et à l’étranger, que je n’interférerai pas dans le système judiciaire. Je n’ai dû recourir à cette solution (dissoudre le CSM) que par nécessité. Mon devoir et mes responsabilités ont exigé que je mette un terme à cette mascarade », a-t-il déclaré.
Dans le même contexte, le président Kaïs Saïed a souligné : « Je ne veux pas accaparer tous les pouvoirs. Je veux qu’il y ait une Constitution émanant de la volonté des Tunisiens, et non une Constitution faite sur mesure par ceux qui l’ont écrite ».
Le Président Saïed a indiqué que le prochain Conseil des ministres examinera le décret relatif à la réconciliation pénale, ainsi qu’un projet de texte relatif à l’audit sur les prêts et dons reçus par la Tunisie depuis 2011. « Le peuple tunisien a le droit de savoir qui a bénéficié de tout cet argent », a-t-il déclaré dans une vidéo de la réunion publiée sur la page de la Présidence de la République.
Il a, en outre, évoqué le sort de plusieurs affaires, dont celles de l’assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi (2013), et les assassinats de sécuritaires et de militaires. « Le sort de ces affaires n’est en aucun cas normal. Les juges eux-mêmes l’accepteraient-ils ? », s’est-il interrogé.
Au cours de la rencontre, Kaïs Saïed a également abordé la question des circuits de distribution et le manque d’approvisionnement en certains produits de consommation, les qualifiant de « circuits d’affamement », mettant en garde les monopoleurs contre de telles pratiques.
Il a, par ailleurs, abordé la recrudescence du trafic de drogue, soulignant l’impératif de « mettre en place une politique globale pour lutter contre ce fléau qui détruit l’Etat et la société ».