Dès l’entame de leur tribune dans le Journal du Dimanche, sept dirigeantes d’associations féministes posent le ton : « Jamais la société ne s’est autant alarmée des féminicides, et pourtant, nous continuons de compter nos mortes. »
D’où un « sursaut » réclamé aux prétendants à l’Elysée : ils doivent « s’engager sur dix mesures ambitieuses à mettre en place dans les cent premiers jours de la nouvelle mandature », un véritable « plan d’urgence pour l’égalité ».
Première mesure : « investir un milliard d’euros par an pour mettre fin aux violences conjugales. En formant les professionnels pouvant être en contact avec des femmes victimes de violences, en triplant les places d’hébergement spécialisé et en augmentant le financement des associations ». Autre demande : « constitutionnaliser le droit à l’IVG et rendre effectif l’accès à ce droit pour toutes les femmes sur le territoire français. Supprimer la double clause de conscience des praticiens (permettant à des praticiens de refuser de pratiquer un avortement) et revaloriser cet acte médical ».
La tribune réclame de « lancer un Grenelle de l’égalité salariale pour revaloriser les métiers féminisés et (de) garantir la présence des femmes dans les secteurs d’avenir, tout en luttant contre le temps partiel contraint et les discriminations en entreprise ». « Mettre en place des tribunaux et des brigades spécialisés, formés à la lutte contre les violences faites aux femmes et volontaires », « garantir l’éducation de chaque enfant à l’égalité, à la sexualité et à la vie affective », « lutter contre l’industrie pornographique » sont d’autres demandes.