La soprano Amira Loubiri s’est produite, vendredi 18 février, avec brio à Dar Sebastian, dans le cadre d’une soirée haute en couleur. Avec sa voix pure et son timbre chaleureux, elle a enchanté le public venu nombreux dans un périple artistique fantastique, esthétique et spirituel et dans un beau voyage musical.
Son sourire irrésistible et sa sympathie naturelle lui valent la faveur de l’audience. Et lorsqu’il faut chauffer la voix, qu’elle a étourdissante dans l’aigu et puissante dans le médium, et aussi accrocher l’auditeur, elle connaît les rouages.
Grâce à des mélodies diversifiées et harmonieuses, la soprano Amira, à la voix méditerranéenne, et accompagnée de son frère, le pianiste Abdelmalek Loubiri, a fait voyager son public vers des temps où la musique était le langage du cœur et de la raison. Elle offrait un savoureux récital composé de chansons et d’airs de Puccini, Verdi, Gounod, Lehar, Grovlez, Schubert et Mozart, tout en ajoutant à ses interprétations une longueur de souffle saisissante. Son jeu scénique, ses déplacements tout au long de la soirée sont bien étudiés et parfaitement adéquats.
L’invité d’honneur, le baryton camerounais, Bruno Toukam, nous émeut par sa voix magnifique au grand registre. C’est magistral tant pour son jeu que pour sa prestation musicale. Dans des moments d’intimité, il nous impressionne. Un timbre magnifique et riche. Un choix qui s’avère idéal pour un rôle si exigeant. Les applaudissements furent ainsi plus que chaleureux à l’issue du récital.
La mezzo-soprano, la tuniso-russe, Emira Dakhlia entre ensuite en scène, arborant un grand sourire et dégageant une sympathie et une belle énergie, toute en accessibilité. Elle salue tout le monde, sans avoir besoin de la moindre mise en scène. Accompagnée par la pianiste Emmanuelle Houerbi, elle enchaîne ainsi « Le vent qui souffle d’en haut », « les nuits folles », « j’étais un brin d’herbe sur le terrain » et « Ne chante pas devant moi ».
La ligne de chant est maîtrisée tout en souplesse et en nuances, laissant poindre des élans durant la soirée sans jamais perdre un instant l’attention captivée du public en interprétant des chansons et des airs de Rachmaninoff, de Prokofiev, de Hann, de Poulenc, de Tosti et de Weill.
Totalement séduit, conquis et reconnaissant, le public montre à son tour son amour pour la mezzo- soprano, en lui réservant de tonitruants applaudissements et une standing ovation. Emira a fait montre d’une parfaite maîtrise de sa voix aux colorations chaudes qui ont fait merveille dans ce répertoire avec une diction toujours nette. Et c’est par une performance intense que cette tuniso-russe terminait son récital.
Kamel BOUAOUINA