Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national, se présente pour sa troisième élection présidentielle consécutive. Entre son travail de dédiabolisation de l’ancien parti de son père et ses divers mandats, la carrière politique de Marine Le Pen a subi de nombreuses péripéties, au même titre que « sa vie d’avant ».
A moins de deux mois du premier tour de la présidentielle 2022, on vous présente tout ce que vous devez savoir sur cette candidate.
UNE JEUNESSE PARTICULIÈRE
Née le 5 août 1968 à Neuilly-sur Seine (Hauts-de-Seine), Marion Anne Perrine Le Pen de son vrai nom, est la troisième fille de Jean-Marie Le Pen, après Marie-Caroline et Yann.
Marine Le Pen a eu une enfance mouvementée, en raison notamment de son nom de famille et de l’image sulfureuse de son père Jean-Marie, président du Front national.
Alors âgée de 8 ans, elle survivra à cet attentat mais en gardera un souvenir précis, se rappelant du «silence total» lié à l’explosion et de son «lit plein de verre».
UNE CARRIÈRE D’AVOCATE
Marine Le Pen a étudié le droit à la célèbre université de Paris II-Assas. Lors de son cursus, elle a obtenu une maîtrise en droit, mention carrière judiciaire, en 1990, puis un DEA de droit pénal en 1991.
La carrière de Marine Le Pen a commencé au sein du cabinet Wagner. Elle s’occupait principalement d’affaires de divorces, licenciements, d’injures et diffamations.
Elle a également défendu des sans-papiers devant la 23e chambre correctionnelle de Paris.
UNE VASTE EXPÉRIENCE EN TANT QU’ÉLUE
Le premier mandat politique de Marine Le Pen remonte à 1998. Après plusieurs échecs, elle devient conseillère régionale FN du Nord-Pas-de-Calais. En parallèle, en 2002, elle intègre l’équipe de campagne de son père, dans la cellule «idées-images».
Cette même année, après la défaite de Jean-Marie Le Pen à la présidentielle, Marine Le Pen est battue au second tour des élections législatives dans la 13e circonscription du Pas-de-Calais.
C’est au Parlement européen que Marine Le Pen a entamé son second mandat, en tant que députée. Elle briguera d’ailleurs un second mandat d’eurodéputée en 2009, en signant le meilleur score du Front national à ces élections avec 10,8% des voix. Entre temps, elle remportera également un siège, en 2008, au Conseil municipal d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).
Va s’en suivre une série d’échecs pour Marine Le Pen qui va s’incliner dès le premier tour de la présidentielle de 2012, aux législatives de la même année, ainsi qu’aux régionales de 2015 dans la nouvelle région Nord-Pas-de-Calais-Picardie face à Xavier Bertrand.
A la présidentielle de 2017, elle se hisse au second tour mais échoue face à Emmanuel Macron. La mère de trois enfants entame alors un nouveau mandat, celui de députée de la 11e circonscription du Pas-de-Calais. Sans groupe distinct, elle est membre de la commission des affaires étrangères.
LA RELÈVE DE SON PÈRE ET LA NAISSANCE DU RN
La carrière politique de Marine Le Pen est très liée à celle de Jean-Marie Le Pen. En 2011, lors d’un congrès à Tours, elle est devenue la présidente du Front national, parti créé en 1972 par son père.
Néanmoins, le spectre du passé plane autour du FN, poussant Marine Le Pen à entamer un profond travail de «dédiabolisation».
Aux côtés de la nouvelle présidente, Florian Philippot et Louis Aliot ont exercé un travail en profondeur, en excluant des cadres considérés comme trop radicaux. Le tout, en essayant de contenir les sorties polémiques de son père.
En 2015, ce dernier est d’ailleurs exclu du parti. Il en est malgré tout resté le «président d’honneur».
La page est définitivement tournée en juin 2018, lorsque les adhérents ont adopté le changement de nom du parti, pour «Rassemblement national», avec 81% des voix.
SA TROISIÈME CANDIDATURE
Au-delà de ses multiples mandats, Marine Le Pen a brigué à deux reprises la présidence de la République. En 2012, elle espère créer la surprise en ciblant sa campagne sur les classes moyennes et en s’attaquant à des sujets propres à son parti : l’immigration et la sécurité.
La candidate d’extrême droite profite d’une montée importante dans les sondages, grimpant même à 20% d’intentions de vote. Mais la stratégie de Nicolas Sarkozy, président sortant, de jouer sur les mêmes thèmes de campagne va affaiblir Marine Le Pen, qui terminera en troisième position avec 17,90% des voix.
Cinq ans plus tard, en 2017, Marine Le Pen est la favorite du premier tour avec 25% d’intentions de vote. Le 10 février, elle devançait Emmanuel Macron (21%) et François Fillon (20%) dans les sondages. A l’instar de 2012, la candidate du RN place toujours sa campagne autour de la préférence nationale.
Nouveauté néanmoins, une sortie de l’euro et de l’Union européenne est évoquée. Malgré un confort dans les estimations, c’est la seconde position que va obtenir Marine Le Pen au premier tour avec 21% des voix, derrière Emmanuel Macron (24%).
L’entre-deux tour sera marqué par plusieurs faits marquants (visite de l’usine Whirlpool, alliance avec Nicolas Dupont-Aignan, etc…). Mais c’est surtout sa prestation jugée ratée, voire pire, lors de son débat face à Emmanuel Macron qui va enterrer toute chance de victoire. Marine Le Pen s’inclinera largement, 33,90% contre 66,10%.
Pour sa troisième candidature, Marine Le Pen serait, selon le dernier baromètre OpinionWay pour CNEWS, créditée de 18% des voix.
(agences)