A l’approche du premier tour de la présidentielle, le pouvoir d’achat est l’une des principales préoccupations des Français. Le sujet du Smic (et plus largement des salaires) sera donc particulièrement scruté par les électeurs, dont près de 2 millions sont concernés, soit 10% des salariés.
Le salaire minimum a dernièrement connu deux hausses rapprochées. L’une de 2,2 % en octobre dernier (basée sur l’inflation de l’été) et l’autre, annuelle, de 0,9 % ce 1er janvier. A l’heure actuelle, le Smic se situe donc à 10,57 euros de l’heure, soit un salaire brut mensuel de 1.603,12 euros (1.269 euros net).
Devenu l’un des sujets les plus importants pour les Français, le SMIC fait partie des thèmes incontournables de cette présidentielle 2022. Tour d’horizon.
EMMANUEL MACRON
Comme le rapporte La Croix, l’actuel pensionnaire de l’Elysée, Emmanuel Macron, ne compte pas sur une hausse des salaires mais plutôt une augmentation de diverses prestations sociales (prime d’activité) et la suppression de certaines cotisations.
A la mi-septembre, lors d’un déplacement aux Rencontres de l’Union des entreprises de proximité, le chef de l’Etat s’était félicité de l’action de son gouvernement en faveur des bas salaires. Il avait affirmé avoir mené « la plus grande politique de notre histoire d’augmentation de la rémunération du Smic », estimée à plus de 170 euros par mois.
Une déclaration à modérer. En effet, les hausses régulières du Smic entre 2017 et 2022 résultent surtout des augmentations automatiques d’ajustement par rapport à l’inflation.
MARINE LE PEN
Dans une tribune aux Echos, Marine Le Pen a déclaré qu’elle voulait inciter les entreprises à revaloriser elles-mêmes les salaires, en «exonérant de cotisations patronales celles qui, dès 2022, augmenteront de 10 % le revenu des salariés gagnant jusqu’à trois fois le Smic».
La candidate du Rassemblement national a ajouté qu’elle ciblait particulièrement les salaires «les plus modestes, mais aussi les classes moyennes, éternelles oubliées».
VALÉRIE PÉCRESSE
Après avoir promis une hausse de 10 % des salaires du privé jusqu’à 2,2 Smic, la candidate des Républicains, Valérie Pécresse est revenue sur cette annonce. Selon certains, sous la pression du patronat, comme le rapporte les Echos.
Sur Public Sénat, un membre de son équipe a précisé que «l’objectif d’une hausse des salaires net en 5 ans est maintenu. Et il concernera tous les salaires». Il a également ajouté : «Tous les salariés vont bénéficier de cette mesure, et ce jusque 2,2 Smic net, c’est-à-dire 2.800 euros environ».
En cas de succès lors de la présidentielle, la candidate LR propose une augmentation de 3% dès 2022.
ERIC ZEMMOUR
En décembre, lors de son meeting à Villepinte, le candidat polémiste Eric Zemmour avait affirmé : «le salaire net doit être plus élevé».
Pour se faire, Eric Zemmour souhaite réduire les cotisations sociales sur les salaires allant jusqu’à 2.000 euros afin de pouvoir accorder chaque année un 13e mois aux salariés qui touchent le Smic et cela sans pénaliser les entreprises.
YANNICK JADOT
Le 29 janvier dernier, lors d’un meeting à Lyon, le candidat écologiste Yannick Jadot avait promis un Smic à hauteur de 1.500 euros d’ici à la fin du quinquennat, soit en 2027. «Je serai le président de l’écologie et du pouvoir de vivre», avait-il affirmé.
En cas de victoire à l’élection, Yannick Jadot a annoncé son intention d’augmenter le Smic de 125 euros net dès l’été 2022.
Dans son programme, il a également évoqué un «revenu citoyen» à 920 euros qui serait «accessible dès 18 ans ».
JEAN-LUC MÉLENCHON
Le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon propose d’augmenter le salaire minimum à 1.400 euros net par mois. Le député compte également lutter pour une meilleure répartition des richesses au sein des entreprises. Il compter ainsi limiter les écarts de 1 à 20 au sein d’une même société.
«Si vous voulez, dans deux mois le Smic sera à 1.400 euros. Si vous ne voulez pas, votez Macron !», a-t-il lancé le 13 février dernier à Montpellier (Hérault).
FABIEN ROUSSEL
Dans son programme dévoilé le lundi 24 janvier et intitulé «La France des jours heureux», le candidat communiste Fabien Roussel propose un smic à 1.500 euros net.
Fabien Roussel a également évoqué un revenu étudiant à partir de 850 euros.
ANNE HIDALGO
Lors de son meeting à Aubervilliers, la maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé un Smic revalorisé de 15%. «Dès mon arrivée au pouvoir, j’augmenterai le smic de 15% (ce qui correspond à 200 euros nets de plus par mois)», a affirmé la candidate socialiste.
Anne Hidalgo compte également organiser «une conférence sur les salaires avec les organisations patronales et syndicales». Tout comme le candidat de la France Insoumise, elle souhaite limiter les disparités de salaires au sein des entreprises avec des écarts de 1 à 20 entre la rémunération la plus basse et la plus haute.
NICOLAS DUPONT-AIGNAN
Le candidat de Debout la France souhaite une hausse de salaire de 8%, soit l’équivalent d’un 13e mois, pour tous les salariés qui perçoivent jusqu’à trois Smic.
Le député compte réduire les charges salariales et veut mettre en place de nouvelles incitations en faveur du versement d’une prime de participation des employeurs à leurs salariés.
PHILIPPE POUTOU
Dans l’émission On est en direct, diffusée le 22 janvier dernier sur France 2, le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste Philippe Poutou prônait une augmentation du Smic : «Il y a certains que ça choque de discuter d’un SMIC à 1.800 euros, ou de salaires décents pour des millions de gens, mais par contre, que des gens puissent avoir des dizaines de milliards d’euros, ça ne les choque pas».
Le candidat du NPA dénonce une mauvaise répartition des richesses en s’appuyant sur un rapport de l’ONG Oxfam : «les ultrariches ont gagné en 18 mois 237 milliards d’euros».
CHRISTIANE TAUBIRA
Tout comme Jean-Luc Mélenchon et Anne Hidalgo, l’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira propose d’augmenter le Smic et cela jusqu’à 1.400 euros.
Elle compte également faire un geste de soutien financier pour les étudiants en leur accordant un revenu de 800 euros par mois pendant 5 ans.
JEAN LASSALLE
Le député de « Résistons ! » Jean Lassalle envisage de soutenir la consommation. Pour cela, il a inscrit dans son programme une augmentation de 8% du salaire minimum, soit 1.400 net.
(agences)