L’Association des magistrats tunisiens (AMT) a appelé ce mercredi 23 février les magistrats à porter le brassard rouge à partir de demain jeudi 24 février. Au cours d’une conférence de presse, mercredi, au siège de l’association au Palais de justice, à Tunis, le président de l’AMT, Anas Hmaidi a souligné que la justice est une autorité indépendante et ne peut, en aucun cas, être dépendante du pouvoir exécutif. « Nous sommes un pouvoir et non des fonctionnaires », a-t-il martelé.
Hmaidi a réaffirmé que l’association des magistrats continuera de mener une série de mouvements de protestation, appelant les magistrats au port du brassard rouge à partir de jeudi 24 février. Les audiences, a-t-il ajouté, seront décalées d’une heure et un rassemblement de protestation sera observé devant la Cour de cassation où se trouve le bureau du président du conseil provisoire de la magistrature, désigné par le président de la République.
Le président de l’AMT a, par ailleurs, estimé que Kaïs Saïed est contradictoire dans ses décisions, expliquant qu’il a, d’une part, mis en doute le travail du Conseil supérieur de la magistrature et, d’autre part, maintenu ses membres dans le conseil provisoire (en allusion aux 12 membres désignés en leur qualité sur un total de 21). S’attribuer tous les pouvoirs est très grave, a-t-il dit en faisant allusion au chef de l’Etat. « Il conduira fatalement à faire taire l’opposition et saper l’équilibre des pouvoirs », a-t-il ajouté.
Le président de l’Association des magistrats tunisiens a, dans ce contexte, appelé les magistrats désignés à refuser la nomination et à se tenir à l’écart des tiraillements. « L’AMT refuse ce conseil désigné et illégitime », a-t-il déclaré.