Situation sur le terrain, réactions internationales, sanctions : le point sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Moscou annonce des couloirs humanitaires, Kiev refuse
L’armée russe a annoncé l’ouverture lundi de plusieurs couloirs humanitaires et l’instauration de cessez-le-feu locaux pour évacuer des civils des villes de Kharkhiv, Kiev, Marioupol et Soumy. La moitié de ces couloirs sont reliés à la Russie ou au Bélarus.
Cette décision a été prise après une « demande personnelle » d’Emmanuel Macron adressée à Vladimir Poutine selon l’armée russe. Mais la présidence française souligne de son côté que M. Macron n’a « évidemment » pas demandé que de tels couloirs se dirigent vers la Russie ou le Bélarus.
Quant au gouvernement ukrainien, il a estimé que ces couloirs vers le Bélarus et la Russie n’étaient « pas une option acceptable ». Un troisième round de pourparlers est prévu lundi entre la Russie et l’Ukraine.
Villes encerclées
D’intenses bombardements aériens ont frappé dans la nuit Kharkiv (nord-est), visant notamment un complexe sportif d’une université locale et des immeubles civils, selon un journaliste de l’AFP.
« L’ennemi continue l’opération offensive contre l’Ukraine, en se concentrant sur l’encerclement de Kiev, Kharkiv, Tcherniguiv (nord), Soumy (nord-est) et Mykolaïev (sud) », a indiqué l’état-major ukrainien.
Des missiles russes tirés depuis la mer se sont abattus sur le village de Touzly, dans la région d’Odessa, port stratégique sur la mer Noire, selon l’armée ukrainienne. Plus tôt, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait averti que la Russie se préparait à bombarder Odessa.
CIJ : la Russie refuse de comparaître
La Russie a refusé de comparaître lundi lors de l’ouverture des audiences devant la Cour internationale de justice (CIJ) dans une procédure initiée par l’Ukraine, qui demande au plus haut tribunal de l’ONU d’ordonner à Moscou d’arrêter son invasion.
« La cour déplore la non comparution de la Fédération de Russie lors de cette procédure orale », a déclaré Joan Donoghue, juge présidente de la CIJ.
Le pétrole et les métaux flambent
Un possible embargo occidental sur le pétrole russe faisait de nouveau flamber les prix de l’or noir lundi.
Vers 08H45 GMT, le baril de pétrole WTI américain bondissait de 7,45% à 124,29 dollars et le prix du baril de Brent de la mer du Nord s’envolait de 7,86% à 127,41 dollars. Les prix du gaz s’enflammaient également, son cours européen bondissant de 60% à plus de 300 euros le mégawattheure.
Les métaux continuaient de flamber, l’aluminium dépassant pour la première fois la barre des 4.000 dollars la tonne tandis que le cuivre a atteint un nouveau plus haut historique.
Les Bourses dégringolent
Les Bourses européennes ont ouvert dans le rouge de nouveau. Vers 08H50 GMT, Francfort lâchait 4,48%, Paris 4,25%, Milan 5,28% et la place de Londres, qui est plus résiliente depuis le début de cette crise, perdait 2,42%.
Lourde chute également des Bourses en Asie: la Bourse de Tokyo a clôturé en baisse de 2,94% à son plus bas niveau depuis novembre 2020, celle de Shanghai à -2,17%. Les pertes à Hong Kong étaient encore pires : -3,87%.
5.000 manifestants arrêtés en Russie
Au moins 5.000 personnes manifestant sans autorisation contre l’intervention militaire en Ukraine ont été arrêtées dimanche dans 69 villes de Russie, a indiqué lundi l’ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des manifestations.
Il s’agit d’un nombre d’une ampleur inédite en une seule journée, bien plus que lors de la vague de protestations début 2021 à travers le pays contre l’emprisonnement de l’opposant Alexeï Navalny.
(agences)