On sait que le FMI a posé, entre autres conditions au déblocage des quatre milliards de Dollars nécessaires pour rééquilibrer un tant soit peu le budget de l’Etat, la participation des Organisations nationales. Mais il sait que l’os dur avec qui traiter n’est autre que la Centrale syndicale, dès lors que celle- ci ne se dit pas prête à cautionner ces « mesures douloureuses » telles que qualifiées par Kais Saied, le jour de l’adoption de la Loi de finances 2022. L’UGTT a toujours été dans son rôle : préserver les emplois, sauver les entreprises nationales du bradage, puisque, par les temps qui courent, il n’est pas exclu que les privatisations ne soient planifiées (cela avait déjà commencé avec l’ancien régime) dans le but de vider le secteur public de son potentiel, sans vraiment renforcer le secteur privé, déjà en retrait pour avoir été, au mieux squatté, au pire, mis sous l’éteignoir.
Or, ce rendez-vous vous tant attendu a tout l’air d’avoir tourné à la cacophonie, et c’est ce que cherchait à vérifier de visu « l’aimable » délégation du FMI. Parce que, du coup, Taboubi et ses collaborateurs, se sont mis à conspuer le gouvernement.
Il est vrai que Najla Bouden fût- elle « la plus belle femme du monde », ne saurait donner ce qu’ elle n’a pas. Elle hérite d’une situation socioéconomique intenable. Elle ne demanderait pas mieux que de se mettre autour d’une table de négociations avec les Organisations nationales. Mais il y a deux freins. D’abord, Kais Saied n’est pas pressé d’amorcer un Dialogue national, puisque les partis qui le soutenaient au 25 juillet se sont retournés contre lui, parfois à raison.
Ensuite, Najla Bouden n’a pas les mains libres.
Taboubi le sait. Mais il oublie la vocation première du Syndicat : le Social pour lequel il doit impérativement se battre. Mais sans acharnement. Car, voilà que l’organisation, qui s’insurge sans relâche contre le diktat du FMI, justement, donne de bons prétextes au FMI de croire encore plus que la facture sociale est consommée. Et, plus encore, la dislocation institutionnelle. A croire qu’en recevant la très cynique délégation du FMI, Taboubi ait oublié qu’il parlait à cet ogre qui ne place en avant les syndicats que pour mieux les anéantir.
Raouf KHALSI