Le ministère de l’Economie a nié, dans un long communiqué publié ce dimanche 27 mars 2022, toute intervention de partie étrangère dans l’élaboration du Plan de développement 2023-2025 et de la vision stratégique Tunisie 2035.
Le communiqué a été publié en réaction aux déclarations du secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, qui avait signifié que le ministère aurait confié à des parties étrangères, à savoir l’Agence de coopération allemande GIZ , le financement et l’élaboration de ces deux documents.
Utile de rappeler, d’ailleurs, que Taboubi avait critiqué ouvertement, samedi, le fait que le ministre de l’Economie ait confié le financement et l’élaboration du Plan de développement 2023-2025 et de la vision stratégique Tunisie 2035 à des parties étrangères, notamment la GIZ. Lors de l’ouverture du 12e congrès ordinaire de l’Union régionale du travail à Monastir, il avait qualifié d’inconcevable ce recours à des parties étrangères, alors que le pays regorge de compétences reconnues à l’échelle internationale.
Sur ce point, le ministère a tenu à signaler qu’il avait entamé l’élaboration du Plan de développement depuis le mois de février 2022 « par des compétences purement tunisiennes », précisant qu’il avait adopté une approche participative, et que 72 équipes de travail ont été mises en place au niveau des gouvernorats, outre 36 commissions sectorielles à l’échelle nationale.
Et le ministère de préciser encore : « Plus de 3000 participants parmi les compétences représentant les structures professionnelles et les organisations nationales, notamment l’UGTT ont pris part aux travaux de ces commissions, dont certaines sont présidées par des représentants de l’organisation syndicale, de la société civile ou des associations actives dans le domaine de développement. »
S’agissant de la GIZ, le ministère a fait savoir que son rôle se limite à fournir un don financier pour le recrutement d’un bureau d’étude tunisien spécialisé dans les questions de développement pour accompagner l’administration dans le processus d’élaboration du plan de développement et de la vision stratégique et l’aider à concevoir les fiches de projets issus des commissions sectorielles et des équipes régionales pour les soumettre au financement et à mettre en place un plan de marketing pour le plan.
Le bureau, dont la sélection est en cours à travers un appel d’offres émis à cette fin, interviendra en mettant à la disposition de l’administration des experts dans des domaines bien déterminés. Lesquels experts n’ont pas la possibilité d’intervenir dans l’identification des choix et des orientations nationales qui restent du ressort exclusif des intervenants publics, a encore fait remarquer le ministère.
Il a aussi indiqué que la première version de la vision stratégique Tunisie 2035 a été élaborée par l’administration tunisienne, qu’elle est disponible sur le site du ministère et qu’elle est en cours de développement en collaboration avec l’Institut tunisien des études stratégiques.
Le ministère a, en outre, réaffirmé que ce genre de plans et de programmes ne pourrait être que le fruit d’un travail purement tunisien soulignant que le pays regorge de hautes compétences dans tous les domaines et que ces compétences ont été impliquées à tous les niveaux dans l’élaboration de ces documents stratégiques.
Le département de l’économie a, par ailleurs, appelé toutes les parties prenantes à poursuivre leur contribution à l’élaboration des plans, des orientations et des politiques nationales pour faire sortir le pays de sa crise économique et financière, indiquant que la situation délicate que traverse la Tunisie ne supporte pas davantage d’entraves et de perturbations sociales.