Les actions entreprises par la municipalité de Sousse en collaboration avec l’Agence de la protection et d’assainissement du littoral (APAL) visant justement à éradiquer toutes sortes de transgressions des côtes de la ville de Sousse par certains opérateurs touristiques, semblent créer un tapage médiatique considérable et une vive polémique auprès des différents acteurs dans cette affaire compliquée.
En effet, chez les instances municipales de la ville de Sousse, de l’aveu même du maire Ikbel Khaled, cette opération est parfaitement légale et fait suite à de nombreuses correspondances à l’encontre de ces « hôteliers » ayant commis ces dépassements sur le littoral de Sousse, les exhortant à assainir eux même ces exactions afin d’éviter la démolition de ces bâtisses par les forces de l’ordre.
« Nous n’avons fait qu’appliquer la loi et les règlements mis en place dans ce secteur. De plus, il y avait des actions en justice qui ont été intentés pour élucider cette affaire et qui nous ont finalement donné raison. De fait, nous avons tout simplement appliqué les recommandations de la justice à ce sujet. Pour nous, l’intérêt public est primordial et notre objectif principal est de permettre aux citoyens de la ville de profiter pleinement de leurs plages qui ont été usurpées par certaines pratiques illégales et abusives » a assuré le maire de Sousse Ikbel Khaled.
René Trabelsi et le commissaire régional du tourisme montent au créneau !
Finalement, cette campagne « spectaculaire » et qui est vraiment une première, a créé une vive polémique auprès des instances touristiques. A commencer par le commissaire régional du tourisme qui a crié à l’acharnement et à l’abus de la part de la mairie de Sousse et de l’APAL en allant jusqu’à admettre qu’une telle action a fini par « dégrader » l’image de la Tunisie auprès des tours opérateurs étrangers à l’orée d’une nouvelle saison touristique qui s’annonce prometteuse.
« Ce qui s’est passé est vraiment déplacé au point de ternir l’image de notre pays auprès des tours opérateurs étrangers et qui coïncide fort malheureusement avec le démarrage de la prochaine saison touristique qui s’annonce prometteuse. De plus, cette campagne de démolition de certaines installations touristiques a été exécutée au vu de certains touristes séjournant en ce moment à Sousse. Nous aurions souhaité qu’une concertation et un dialogue réfléchis entre les différentes parties prenantes pour désamorcer cette affaire d’une manière plus pondérée et préservant l’image de la Tunisie », a déclaré le commissaire régional du tourisme.
Pour sa part, l’ancien ministre du Tourisme et propriétaire d’un important tour opérateur français, René Trabelsi, n’a pas caché lui aussi son indignation par rapport à cette action « agressive » de la part des autorités de la ville de Sousse. « Ce qui s’est passé, est une atteinte flagrante à l’image d’une Tunisie qui a plutôt besoin de construire que de démolir ses installations touristiques à l’orée de la nouvelle saison touristique qu’on veut vraiment réussir après les retombées catastrophiques de la crise pandémique. J’aurais souhaité que les parties concernées se mettent à table pour tenter de trouver un dénouement plus réfléchi à cette affaire et épargner ainsi notre chère Tunisie de telles actions agressives », s’est exprimé l’ancien ministre du Tourisme.
Hatem REGAIEG