Par Samia HARRAR
L’Histoire est en marche et rien ne l’arrêtera. C’est la dynamique naturelle des choses, sa mouvance, que ne pourra enrayer aucun grain, qui ne pourra gripper aucune machine, quand bien même il s’agirait d’un « bulldozer ». Pourquoi ? Parce qu’il y a un temps pour tout. Et ce temps est venu, pour la Tunisie, de reprendre son destin en main, pour aller de l’avant. Inexorablement de l’avant. Et aucune force, « centrifuge », n’arrivera à briser cet élan-là. Ni les 63 feux allumés en seulement 24 heures, ni les « fuites » faisant état notamment d’une quelconque anomalie psychique, dont souffrirait le président de la République, ni même les menaces, à peine voilées, d’un Ghannouchi qui joue son dernier tour de piste avant l’oubli, et qui, avec un Ali Larayedh : son double à la chevrotine vocifère que ses troupes (et non pas lui-même) seraient prêts à tous les sacrifices, pour défendre (sic !) la patrie.
La République est en marche, et si elle renaît ailleurs, c’est son affaire. Troquer un habit contre un autre, c’est parfois salutaire. A condition de ne pas se tromper sur la marchandise. Pour l’heure, ici en Tunisie, il y a à pallier d’autres urgences. Économiques d’abord, sécuritaires ensuite, même si les deux sont, aujourd’hui, inextricablement liées : l’une ne pouvant aller sans l’autre et le contraire étant, tout aussi vrai. Par la force des choses ?
Il est clair, en vue de la conjoncture, plus qu’équivoque, qu’il faut opérer à des choix. Et ces choix, doivent être « équarris » au cordeau. Car, le moindre faux-pas coûte. Et il n’est pas question de se tromper de partition lorsque la musique sera lancée…
Il y a une constante. Et elle est, pour le moins, d’ordre à rassurer les Tunisiens, sur la pérennité de toutes les instances emblématiques d’un pays qui lutte pour sa survie, sur un front intérieur, d’abord. Le reste, qui n’est pas accessoire, loin s’en faut, et qui relève de la sécurité de nos frontières, c’est à nos forces armées et à nos Renseignements qui ne sont plus abonnés au service a minima, comme ils l’ont été, après avoir été « expurgés » dans la foulée de 2011, de tous leurs meilleurs éléments, d’y parer, comme ils le font très bien chaque jour, en ne dormant que d’un seul œil, pour que nous puissions nous, dans nos maisons, dormir du sommeil du juste, en se reposant sur eux.
Mais il y a une autre constante, qui n’en n’est pas moins réconfortante pour le moral des « troupes », s’il en est. Cette constante s’appelle l’UGTT. Sans l’ombre d’un doute, elle finira par épauler Kais Saied dans tout ce qui a trait à l’intérêt du pays. Elle n’y faillira pas. Elle sera dans son rôle, et lorsqu’il s’agit d’être dans son rôle, pour protéger la Tunisie, et les Tunisiens, elle sait, s’il y a urgence en la demeure, sortir ses « griffes ». Et elle les a, bien affûtés… L’Histoire est en marche.