La 4ème édition des Journées chorégraphiques de Carthage, qui a été placée sous le signe des retrouvailles et de la créativité, a tenu ses promesses. Bien rythmée, la clôture a été une opportunité pour que le grand public puisse découvrir des créations qui ne manquent pas d’originalité.

Dans son « Deuxième souffle », Nesrine Benarbia a dansé pour oublier ses maux, pour oublier ces regards et ces mots dénigrants. Voix de ces Tunisiennes sans voix, l’artiste-chorégraphe a choisi de porter sur scène une série d’interrogations et de constats amers sur la condition de la femme tunisienne aujourd’hui, sur ces femmes qu’on continue à les rabaisser, à négliger leur rôle dans la société. Témoin de son temps, l’œil critique et l’esprit libre, Nesrine Benarabia a dansé sur la scène d’El Hamra pour ses femmes qui mènent des combats sur tous les fronts pour vivre dignement.

Le deuxième rendez-vous pour cette journée de clôture a été avec l’artiste Nawel Skandrani et sa nouvelle création « Black and white circus ». D’une durée de deux heures, le spectacle de Nawel Skandrani a su tenir en haleine l’assistance. Voyage poétique, ludique et néanmoins grinçant, « Black and white circus » est une œuvre qui bannit les frontières à travers un show complet où la danse dialogue avec le théâtre, la vidéo mapping, le cinéma et les arts du cirque pour raconter la discrimination et s’interroger sur le statut de l’artiste.

Cerise sur le gâteau a été avec « Akzak, l’impatience d’une jeunesse reliée », la nouvelle création du duo Héla Fattoumi et Eric Lamoureaux. Douze danseurs venus de France et d’Afrique (Burkina Faso, Égypte, Maroc et Tunisie) ont investi la scène du Théâtre de l’opéra, dansant sur les rythmes de Xavier Desandre Navarre, percussionniste virtuose. S’appuyant sur des cultures et des origines différentes, ils réinventent une énergie collective et fraternelle et font surgir une gestuelle puissante, inscrivant la pièce dans une dimension politique de solidarité, de fraternité entre les peuples et entre la communauté de danseurs.

Il est à rappeler que cette des Journées chorégraphiques de Carthage, qui a eu lieu du 11 au 18 juin, a vu la programmation de 24 créations chorégraphiques, dont 13 tunisiennes, et une série de rencontres professionnelles (7) et workshops (7). Cette édition a constitué une importante plateforme d’échange sur des questions artistiques et chorégraphiques d’actualité telles que la mobilité des artistes à l’ère post-covid, le statut de la femme artiste dans le monde arabe et la question de l’identité lors de l’écriture chorégraphique.

(D’après communiqué)