« Ça y est ! Cet été sera le bon ». C’est en tout cas le souhait de plusieurs voyageurs dans le monde après deux ans perturbés par l’épidémie de la Covid-19. Avec l’allégement des restrictions sanitaires et la réouverture des frontières, la reprise se confirme comme l’a souligné Houssam Ben Azouz, Président de la Fédération Interprofessionnelle du Tourisme tunisien (FITT ) « Nous espérons atteindre cette année 50% à 60% des résultats obtenus en 2019. Il y aura une forte demande cet été sur les marchés français, italien et allemand . Cette demande sera plus accentuée surtout avec la saturation des marchés européens. Mais on va perdre le marché russe avec ses 600 000 visiteurs. Le marché Ukrainien reculera aussi en 2022. L ‘Algérie a décidé de maintenir fermées ses frontières jusqu’à nouvel ordre.Cette décision risque d’avoir des conséquences néfastes sur l’afflux de nos voisins en Tunisie .
Il reste que 250 mille pourront venir par avion. Ceci dit, la reprise et la croissance vont se poursuivre. Le secteur va gagner en confiance, ce qui va encourager hommes d’affaires et promoteurs à y investir davantage. L’été 2022 s’annonce sous les meilleurs auspices et les prévisions sont bonnes, très bonnes, voire excellentes. La Tunisie risque d’être la destination phare sur tous les marchés émetteurs de touristes. Elle est très demandée et quelques hôtels sont déjà en stop sale sur certaines dates, en juin. D’autres nationalités font également leur retour tels que les touristes néerlandais, espagnols et anglais ou encore les touristes des pays de l’Est (Roumanie, République tchèque)
Le renforcement du tourisme intérieur est désormais nécessaire pour stimuler le tourisme. Il représente 30 à 40% du total des nuitées et permet d’améliorer le taux d’occupation des hôtels. Il est intéressant d’encourager les familles tunisiennes, à visiter les stations touristiques non seulement durant la saison estivale mais aussi au cours de l’année. De même, il est nécessaire que les hôtels proposent des prix abordables pour attirer un grand nombre de tunisiens. La forte demande notamment des tour-opérateurs, la crise ukrainienne, l’inflation ont fait grimper les prix puisqu’actuellement les prix d’une nuitée oscille entre 200 et 1000 dinars
Les prix des billets d’avion augmentent et ne sont pas près de baisser
L’accessibilité par avion est évidemment un atout important pour une destination, mais il n’est pas le seul. Le transport aérien fait partie de l’offre touristique, au même titre que l’hébergement et les activités de loisirs.La Tunisie doit maîtriser son aérien avec une stratégie agressive cohérente avec les objectifs de son secteur du tourisme et de son économie. Le Président de la Fédération Interprofessionnelle du Tourisme tunisien (FITT ) juge que c’est une réelle embellie et tout le monde est très optimiste. Il appelle à mettre du stock charter à bas prix pour le tourisme y compris pour le retour des tunisiens résidant à l’Etranger TRE, quitte à ce que ces vols soient de nuit, afin de sauver le secteur du tourisme et l’économie nationale. Un véritable pont aérien doit, comme par le passé, être mis en place tous les étés vers toutes les métropoles de Tunisie en provenance de l’Europe et notamment de France où résident plus de 1,2 millions de tunisiens. Les Etats Egyptien et Turc ont décidé de passer outre et d’assurer eux mêmes le trafic aérien touristique pour sauver leurs économies et leurs peuples. Pour libérer le ciel, le marché attend toujours l’entrée en vigueur de l’accord Open Sky »
Et d’ajouter « les prix des billets d’avion augmentent et ne sont pas prêts de baisser .Prendre un avion va coûter de plus en plus cher, et c’est parti pour durer. Alors que les prix étaient relativement bas pendant les deux années de crise sanitaire, la levée de la plupart des restrictions de déplacement et le retour du trafic qui l’accompagne entraînent une forte hausse des tarifs. En France, les prix des vols au départ du territoire, pour tous les types de trajets, ont augmenté de 19,4% en mai par rapport au même mois de 2021, selon la Direction générale de l’aviation civile. En Tunisie, Tunis-Paris coûte maintenant le double. Ceci est dû à une inflation nourrie en particulier par un choc pétrolier accentué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Cette hausse des prix ne semble pas dissuader les touristes qui continuent à voyager .
Kamel Bouaouina