« Ravi » de son passage en France, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a « remercié » vendredi le président français Emmanuel Macron pour son « accueil chaleureux » la veille, alors que cette visite a suscité les protestations scandalisées des défenseurs des droits humains. « Intensifier » la coopération, notamment dans le domaine de l’approvisionnement énergétique, a été au « menu » de ce dîner…
Emmanuel Macron avait accueilli jeudi soir d’une longue poignée de main le dirigeant de facto du royaume, invité pour un dîner de travail au palais de l’Elysée. Il s’agissait de la première visite en France de Mohammed ben Salmane, dit « MBS », depuis l’assassinat par des agents saoudiens du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
Dans un message adressé à Emmanuel Macron, le prince héritier exprime au président français sa « profonde gratitude » et ses « remerciements pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité » qui lui ont été réservés lors de cette visite officielle.
Approvisionnement énergétique
MBS ajoute que les échanges avec le président français ont confirmé une « volonté commune de renforcer le partenariat stratégique entre les deux pays amis dans tous les domaines », de « poursuivre la coordination et la concertation sur les questions d’intérêt commun » et de « renforcer la sécurité et la stabilité dans la région ».
Dans le même cadre, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président français Emmanuel Macron souhaitent « intensifier la coopération » pour « atténuer les effets en Europe, au Moyen-Orient et dans le monde » de la guerre en Ukraine, a indiqué vendredi un communiqué de la présidence française.
Le prince héritier du royaume, premier exportateur de brut, a été reçu jeudi soir pour un dîner de travail à l’Elysée, au cours duquel le président français « a souligné l’importance de poursuivre la coordination engagée avec l’Arabie saoudite dans la perspective de la diversification des approvisionnements énergétiques des états européens », ajoute le communiqué.
Khashoggi sous silence
Critique du pouvoir saoudien, Jamal Khashoggi a été tué et démembré le 2 octobre 2018 dans les locaux du consulat saoudien à Istanbul alors qu’il venait chercher des papiers nécessaires à son mariage.
Jeudi, une plainte pour complicité de torture et de disparition forcée en lien avec son assassinat a été déposée à Paris contre le prince héritier, ont annoncé les ONG Democracy for the Arab World Now (DAWN), fondée par le journaliste saoudien, et l’ONG suisse Trial International.
Hatice Cengiz, la fiancée de Jamal Khashoggi, s’est déclarée jeudi « scandalisée et outrée qu’Emmanuel Macron reçoive avec tous les honneurs le bourreau de mon fiancé ».
(avec agences et médias)