Rien ne va plus entre le gouvernement et la première centrale syndicale. Du moins, d’après les déclarations de Noureddine Tabboubi, qui précise que le gouvernement n’a pas réagi favorablement quant à la grève du 16 juin. Aucune négociation n’est ainsi amorcée avec l’UGTT, contrairement aux promesses annoncées par Noureddine Nsibi porte parole officielle du gouvernement et ministre de l’emploi. Ce dernier, annonçait l’attachement du gouvernement au dialogue. À la Kasbah, des promesses sont même avancées pour la signature d’un accord pour des augmentations salariales. Les bruits de couloirs évoquent la signature d’un accord avec le report des versements des augmentations à l’exercice prochain. C’est en 2023 que les augmentations seront décaissées aux fonctionnaires publics ainsi qu’aux salariés du secteur public.
Les informations recueillies auprès du gouvernement font apparaître qu’aucun accord n’est envisagé actuellement d’autant plus qu’aucune négociation n’est par contre organisée et l’UGTT annonce de nouveau la grève dans le secteur public. La date n’est pas encore fixée. Les mêmes informations font apparaître que des réunions sont prévues entre le gouvernement et l’UGTT qui revendique des augmentations salariales dans le secteur et la fonction publique à l’instar des augmentations décidées pour le secteur privé. L’essentiel, pour l’organisation c’est la préservation du pouvoir d’achat des salariés compte tenu de la situation économique actuelle. « Rien n’est fait face à la flambée des prix, la pénurie de certains produits de base ainsi que certains médicaments », dit-il tout en précisant que le gouvernement doit assumer ses responsabilités et Taboubi n’écarte pas la possibilité d’une explosion sociale. Est-ce la confrontation ? Quoi qu’il en soit le secrétaire général de l’organisation syndicale se dit ouvert au dialogue tout en se montrant compréhensif quant à la situation des finances publiques. Sauf qu’il émet des réserves quant aux réformes proposées par l’exécutif au fonds monétaire international (FMI). Il s’agit principalement de la réforme du système de compensation que l’UGTT compte préserver alors que l’actuel gouvernement compte réduire les dépenses dédiées aux subventions des hydrocarbures ainsi que pour d’autres produits. Il suffit de rappeler que des majorations des prix à la pompe seront encore décidées par le gouvernement.
Quant au dossier politique, la première centrale syndicale, confirme ses préférences pour un régime présidentiel. Sauf que, d’après de Noureddine Tabboubi, secrétaire général de l’organisation, ce régime doit garder un équilibre au niveau des prérogatives. Entre autres, l’UGTT avertit quant aux risques de dérive vers la concentration des pouvoirs telle que décidée par la nouvelle constitution. Les propos de Taboubi, avancés d’ailleurs sur la chaîne d’information Aharq News font émaner des reproches à l’endroit de l’actuelle constitution comme ils évoquent l’attachement de l’UGTT au dossier politique tout comme à celui économique et social.
Zied DABBAR