- Du 13 au 20 août … Première édition post-covid, 60ème anniversaire de la FTCA
Communautaire et cinéphile, engagé et idéaliste, bon vivant et festif. Le FIFAK marque un retour sémillant après deux ans de covid. Heureux événement à célébrer en sus : la naissance en 1962 de la FTCA qui –chiffre rond à l’honneur- commémore cette année ses 60 ans d’existence. Une occasion parfaitement propice pour relancer le débat autour des archives –éparpillées- de la Fédération mère, mais aussi pour dresser les bilans, dégauchir les lacunes, arrondir les perspectives et surtout –mais surtout- jeter un œil critique sur l’état des lieux du mouvement du cinéma amateur en Tunisie et dans le monde, discerner ses défis, réfléchir ses postures, repenser ses idéaux. Du reste, le FIFAK 2022 s’annonce –cela va de soi ?- d’humeur joviale, débordant de vie et riche en contenu. Avant-papier.
Riche en contenu ? Après deux ans d’absence pour cause de Covid, le FIFAK, de son nom complet Festival international du film amateur de Kélibia, a, cette année, un impératif catégorique : ne surtout pas décevoir l’attente de sa communauté. Une communauté qui, quitte à se démancher pour devoir y aller, en fait chaque année un rendez-vous incontournable, quasi religieux, pour un départ en vacances, joignant, s’il en est, « l’utile » kermesse du cinéma amateur à l’ô combien « agréable » plaisir balnéaire de kélibia. Le FIFAK vaut bien une messe ? Deux étés sans ce festival ne peuvent qu’amplifier, pour ne pas dire enchérir les attentes de son public : le comité organisateur de cette 35ème édition, qui se tient du 13 au 20 août, a intérêt à les assouvir.
En conférence de presse, pas de grosses –et mauvaises ?- « surprises » en vue (tant mieux pour le public) : le FIFAK maintient ses constantes, cultive sa fraicheur, fait valoir ses idéaux et… propose quelques « nouveautés », par-ci par-là, que le comité organisateur se démène pour en prouver la pertinence. L’affiche officielle du festival dévoilée : une jeune femme aux cheveux courts et frisés nous tourne le dos. Mains croisées, chemise à l’envers, elle nous « fixe du regard », par dispositif interposé. En plein cœur de l’affiche, la « canon » argentique prend toute son ampleur, l’hommage est indubitable : la photographie est à l’honneur.
En tête du programme, la cérémonie d’ouverture du FIFAK aura lieu, le samedi 13 août, au Théâtre de plein air Zin Essafi de Kélibia, alias « Dar Echaâb ». En ouverture, le film portugais Between Island écrit et réalisé par Amaya Sumpsi, un documentaire de 76 minutes sorti en 2022. Faucon d’or, d’argent et de bronze en jeu : des films amateurs, indépendants ou d’écoles, tunisiens et de différentes nationalités, seront répartis en deux compétitions, internationale et nationale.
Dans le détail, la compétition internationale comprend 37 films issus de 30 pays, dont 5 tunisiens. Le Faucon d’or est la plus haute distinction attribuée au meilleur film de cette compétition qui prévoit aussi des prix pour les meilleurs films de fiction, documentaires, d’animation ou expérimentaux. Cela est sans compter le traditionnel prix spécial du jury et autres mentions spéciales. Le jury de cette compétition internationale sera composé de Amaya Sumpsi (Portugal), Nejib belkadhi (Tunisie), Najoua naja (Palestine), Jean-Marie Tino (Cameroun).
La Compétition nationale comprend, elle, plus de 100 films. Un panorama très riche en films tunisiens récents, entre amateurs, indépendants et d’écoles. Le gagnant du Grand prix de cette compétition recevra un montant de 2000 DT. Le gagnant du prix spécial du jury recevra un montant de 1500 DT alors que ceux du meilleur Film Amateur/Indépendant et du Meilleur Film Ecole auront 1200 DT chacun. Le jury national sera composé des Tunisiennes et Tunisiens, Habib Belhadi, Chekra Rameh, Abdallah Chamekh, Cyrine Gannoun et Ghassen Amami.
En parallèle, deux compétitions seront dédiées aux scénarios et aux photos. 18 scénarios et 30 photographies ont été sélectionnés pour concourir dans ces deux critériums de scénario et de photographie. Trois scénarios seront primés et recevront un montant de 500 DT chacun, en plus des mentions spéciales. Le gagnant du prix de la meilleure photo recevra 300 DT alors que la meilleure exposition, organisée par un club de la FTCA, aura 500 DT. Ces deux compétitions auront leur propre jury qui sera composé de Souad Ben Slimene, Amine Boufayed et Abdelaziz Bouchmel.
D’autres sections parallèles, l’immuable hommage au cinéma militant dont le cinéma palestinien, des séances spéciales ciblées, des ateliers, colloques et nombreux débats seront également au programme. Le Carnaval de Kélibia, des concerts de musique, des spectacles en plein air et une expo d’art plastique se tiennent en filigrane. Le tout sur fond d’ambiance estivale caractéristique de l’événement et d’humeur joviale quasi proverbiale qui donnent tout son charme au FIFAK.
Slim BEN YOUSSEF