Coup d’envoi, hier samedi 27 août 2022, de la Huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8), dont l’ouverture officielle a été inaugurée, au Palais des Congrès à Tunis, en présence du président de la République, Kaïs Saïed, du président sénégalais, Macky Sall, du premier ministre japonais, Fumio Kishida (via la plateforme de visioconférence Zoom) et de pas moins de 20 chefs d’Etat et de gouvernement africains.
Plus de 300 personnalités participent à cette conférence, à savoir 66 délégations officielles représentant 48 pays (ministres des affaires étrangères, de l’Economie et du Commerce, corps diplomatique…), des organisations régionales et internationales, des représentants de la société civile, outre 120 journalistes. Quelque 50 grandes sociétés nipponnes, représentées par 100 chefs d’entreprises et directeurs exécutifs, ont pris part samedi après-midi au Forum d’affaires de la TICAD 8. Près de 81 projets d’investissement d’une valeur de 2,7 milliards de dollars (environ 8,5 milliards de dinars) ont été présentés par le secteur privé tunisien aux investisseurs africains et japonais.
« Nouvelle approche »
Dans son allocution d’ouverture, le président Kais Saied a évoqué la nécessité de concevoir « une nouvelle approche » de développement, « basée sur la justice sociale et les droits de l’homme ». Et d’ajouter qu’il « n’est plus tolérable aujourd’hui que le peuple africain qui dispose d’énormes richesses vive dans l’injustice sociale et soit privé de développement », a-t-il notamment martelé. Saïed a souligné la nécessité d’inventer de nouveaux mécanismes pour garantir le développement en Afrique. « Nous devons franchir ensemble une nouvelle étape dans l’histoire de l’humanité et prospecter l’avenir pour garantir le succès », a-t-il indiqué.
Dans le même contexte, Saïed a loué l’expérience du Japon qui a su, selon lui, devenir une puissance mondiale dans un laps de temps très court tout en préservant ses traditions et sa culture. « Avec leur riche expérience, leurs moyens et leur vision des choses, nos partenaires japonais, nous aideront à réaliser nos objectifs de développement et nos aspirations à la paix et au bonheur », a-t-il soutenu.
Saïed a souligné que la TICAD 8 est une occasion de discuter de nombreux thèmes et de faire une lecture objective du passé pour pouvoir franchir ensemble une nouvelle phase afin de garantir toutes les conditions propices au développement et à la création d’emplois et de richesses. « Nous sommes appelés à réduire les délais pour atteindre le progrès et bâtir une nouvelle Afrique pour un peuple qui a longtemps souffert de l’instabilité, du manque de moyens et du déséquilibre des relations internationales », a-t-il ajouté.
Financement japonais
De son côté, le ministre japonais des Affaires étrangères, Hayachi Yoshima a fait savoir que son gouvernement a donné son accord pour octroyer à la Tunisie un financement de 100 millions de dollars (près de 321 millions de dinars), et ce, dans le cadre du projet de réponse d’urgence COVID-19 pour la protection sociale en Tunisie, a déclaré samedi le coordinateur médias de la TICAD 8, Mohamed Trabelsi.
Trabelsi a fait savoir que la Tunisie et le Japon ont signé, à cette occasion, deux accords de partenariat. Le premier accord vise à promouvoir la coopération technique et financière entre les deux parties, et ce, à travers l’encadrement et l’appui technique outre le financement de projets de développement et programmes de réformes du gouvernement tunisien dans divers domaines.
Quant au deuxième accord de coopération, il concerne l’adhésion de la Tunisie à l’initiative japonaise sur le mécanisme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et ce, dans le cadre de l’article 6 de l’accord de Paris sur le climat.
Ghada DHAOUADI