La Tunisie place aujourd’hui l’innovation, l’entrepreneuriat et le développement des startups au cœur de son modèle de développement futur, a indiqué mardi à Paris la Cheffe du gouvernement Najla Bouden lors de sa participation à la « REF 2022 », organisée par le Mouvement des entreprises de France (MDF). La Tunisie s’atèle à instaurer un climat des affaires plus attractif en privilégiant le dialogue entre les secteurs public et privé, a-t-elle ajouté, affirmant que la Tunisie dispose d’atouts majeurs en matière de production d’énergie solaire et d’hydrogène vert, au moment ou l’Europe fait face à un défi de diversification de ces sources d’approvisionnement en énergie « .
La France est le premier partenaire économique et le premier investisseur pour la Tunisie, a rappelé la cheffe de gouvernement dont les propos sont rapportés par la présidence du gouvernement, évoquant l’ensemble des réformes structurelles engagées en Tunisie, lesquelles s’insèrent dans un cadre de processus plus large et est conforté par la vision Tunisie 2035. Et d’ajouter que cette vision consacre un nouveau modèle de développement articulé autour de nouvelle stratégies sectorielles et des niches régionales de renforcement de partenariat public privé et de la promotion des énergies renouvelables.
A cet effet, le gouvernement tunisien vient d’engager un programme d’appui à l’initiative privée qui s’articule autour de l’assouplissement de des procédures et la digitalisation du parcours de l’infrastructure industriel. Selon Bouden, l’objectif est de mieux positionner le site tunisien sur le radar des investisseurs internationaux à travers le développement des projets structurants notamment dans le secteur industriel et les services à forte valeur ajoutée.
Par ailleurs, la cheffe de gouvernement a fait remarquer que dans le contexte de crise que nous vivons aujourd’hui, nous incitons également à œuvrer plus que jamais avec beaucoup de responsabilité afin de gérer mieux les contraintes qui s’imposent à nous et asseoir les bases d’un partenariat impulsé par le secteur privée.
L’Afrique plaide pour une coopération internationale selon les principes directeurs de l’appropriation africaine, du partenariat international, de l’inclusivité et de l’ouverture, a-t-elle dit, ajoutant que il est temps que l’Europe investisse davantage en Afrique, à travers le financement des projets sous forme de partenariat public privé. Elle a plaidé pour la facilitation de la diversification économique et le soutien des priorités du continent ainsi que pour l’augmentation de la part des droits de triage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international (FMI) pour l’Afrique. Laquelle augmentation devrait permettre aux pays africains d’accéder à des financements perpétuels à un taux bas environ 0.05%, a-t-elle dit .
Bouden a insisté que dans le contexte actuel marqué par la crise économique énergétique et alimentaire, il devient de plus en plus vitale pour les pays africains d’avoir plus de DTS, afin de pouvoir faire face à leurs besoins de financement immédiat et additionnel pour les transformations et les coopérations souhaitées et éventuellement pour rembourser par anticipation d’autres dettes plus chères.
D’après elle, les pays développés qui n’ont pas vraiment besoin des DTS, ont souvent une part bien plus importante que celle de tous le continent africain, c’est le cas de la France dont la part de la France 84% de celle de toute l’Afrique. Il s’agit d’aider l’Afrique à faire face à la forte réduction des possibilités de financement dans les conditions de marchés défavorables marqués par la remontée du taux et la réduction de la liquidité. « Tous les facteurs sont réunis pour nous inciter à repenser les relations entre l’Europe et l’Afrique, à travers d’autres mécanismes de coopération », a-t-elle conclu.