Dans une parution antérieure (le 6 septembre 2022), notre journal a fait état du calvaire enduré par les parents relatif notamment aux longues listes de fournitures scolaires exigées par les « tenanciers » de ces espaces revenant terriblement chères et surtout dépassant de loin les réels besoins des gosses durant l’année scolaire.
Côté jardin
Comme d’habitude à l’orée de chaque année scolaire en cette période, foisonnement sur les réseaux sociaux, placards publicitaires, bandes audios, prospectus inondant les boites aux lettres de spots publicitaires miroitant à qui mieux mieux les avantages les plus alléchants pour les 17 mille enfants qui fréquentent les jardins d’enfants appartiennent à la catégorie d’âge entre 3 et 5 ans. Omniprésence d’une escouade d’encadreurs hautement qualifiés, activités diverses avec un support pédagogique riche et bien étudié, sustentation équilibrée avec des repas adaptés leur permettant une croissance saine, suivi médical « mensuel », initiation aux langues étrangères à discrétion (Français, Anglais, Italien, Espagnol voire Russe ou Chinois), accompagnement des plus âgés à leur école en aller-retour, ramassage par bus, séances d’éducation physique et virées occasionnelles vers les rares piscines avoisinantes, etc. Il va sans dire que chaque créneau proposé est grassement rémunéré en plus des frais d’inscription et ceux exigés pour couvrir les outils pédagogiques et le tablier spécifique portant le logo de l’institution et disponible uniquement dans une échoppe avoisinante affiliée à coup sûr au proprio de la crèche.
L’inévitable côté cours
Malheureusement, toutes ces perspectives ne sont pas toutes réalisées et pour cause. En qualité d’encadrement, une vague enseignante à la retraite dispense les cours avec une floppée de dames non qualifiées s’occupant des différentes tâches : dessin, gouache, jeux, repas, toilettes, sieste, éducation physique. Les repas présentés ne répondent que rarement aux normes caloriques et aux équilibres (protides, lipides, glucides) nécessaires aux gosses. En matière de visite médicale périodique » mensuelle », circulez il n’y a rien à voir. Juste une lettre d’engagement obligatoire signé par le médecin du coin assurant la prise en charge de toute la marmaille une fois par mois par une visite médicale sur place. Document exigé par les autorités avant la délivrance du visa annuel autorisant le démarrage des activités. Une virée à l’improviste dans la cuisine est des plus édifiantes, poubelles non couvertes remplies de détritus, frigidaires très peu performants assimilables plutôt à des armoires, salles d’eau vétustes et surtout à l’hygiène discutable. Pour la petite histoire, les couches des gamins ne sont changées qu’une seule fois une fois le moment de l’arrivée des parents imminente pour ramasser leur rejeton. Volet surveillance durant la recréation, aucune présence « effective » sur le terrain avec toute la confrérie livrée à elle-même. L’année dernière la petite Alma Layane R fractura tout bonnement son coude à 10h. Personne n’en eut cure dans sa crèche à Megrine. L’affaire ne fut découverte que le soir à domicile par sa maman avec mise en place d’un plâtre durant trois semaines et plates excuses de la direction!
Prix exorbitants
Les parents contraints de travailler pour parvenir à joindre les deux bouts au cas où ils y parviendraient, sont dans l’obligation d’avoir recours à cette douloureuse solution car intimement convaincus de laisser leur gosse entre des mains peu serviables, nullement honnêtes pour la plupart des cas. Ce faisant, ils doivent se saigner aux quatre veines pour couvrir les frais faramineux réclamés par ces suspectes institutions avides du lucre. Des centaines de milliers de dinars par mois avec une remise minime pour les familles proposant plus d’un candidat(e). Autre exigence, payer d’avance à chaque début de trimestre avec surtout le dernier versement ne couvrant réellement que le mois de juin sur le terrain, entendre offrir des vacances royales aux tenanciers aux frais de la princesse ! Faute de quoi, votre descendant n’est pas inscrit l’année prochaine. En matière de chantage-pression, il n’y a pas mieux avouons-le…
Mohamed Sahbi RAMMAH