Un rassemblement organisé par la campagne « Apprends à nager » et un nombre d’organisations est prévu demain jeudi 20 octobre 2022 devant le tribunal de première instance de Ben Arous à 10h du matin, à l’occasion de la cinquième et dernière audience relative à l’affaire du jeune supporter du Club Africain, Omar Laabidi, qui a quitté la vie le 31 mars 2018 à la suite d’une poursuite policière. Des représentants.tes des organisations nationales et des associations, des activistes de la société civile et des membres des groupes ultras et de virages appartenant au club africain vont participer à ce rassemblement et seront présents devant le tribunal. En outre, 20 organisations et associations, dont les mouvements de jeunes « Resist » et « Baddel » (Change) ont publié des déclarations appelant à participer à ce rassemblement.

Dans le même contexte, une conférence de presse avait été organisée par le mouvement « Apprends à nager » mercredi 19 octobre 2022, à 12h du matin au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT). A la veille de la dernière audience de l’affaire de Omar Laabidi, la campagne « Apprends à nager » a choisit d’organiser cette conférence en coordination avec le comité de défense et des représentants.tes des organisations de la société civile afin d’aborder les dernières données et nouvelles dans l’affaire Omar Laabidi et dans le but d’annoncer à l’opinion publique les prochaines actions programmées de la part de la campagne.

Durant cette conférence, l’avocat et président du comité de défense de Omar Laabidi, Toumi Ben Farhat, a avancé détenir des preuves et des témoignages de 11 témoins de ce qui s’est passé le 31 mars 2020, dont un journaliste et deux autres témoins qui ont choisit de quitter le pays suite au harcèlement et aux menaces. D’autre part, l’activiste et le porte parole de la campagne « Apprends à nager », Ayoub Amara, a déclaré que le mouvement n’a pas lâché prise depuis la mort de Omar, et que les membres de cette campagne ont essayé d’adopter et de défendre toutes les causes similaires à ce dossier. Amara a souligné, en outre, que l’affaire de Omar a unifié les virages et les supporters de tous les clubs du football tunisien contre l’impunité, en citant des exemples de match entre des équipes, outre que le Club Africain, où le public avait levé des slogans solidaire avec Omar Laabidi et appelant à la justice quant à son affaire. 

Pour sa part, Wassila Laabidi, la mère du jeune défunt Omar Laabidi, a adressé une lettre ouverte au Président de la République Kais Saied en lui demandant de le rencontrer. Selon la campagne « Apprends à nager », cette lettre a été déposée le 14 octobre dernier au bureau d’ordre de l’institution de la Présidence de la République. 

Il est utile de rappeler, dans ce contexte, que l’affaire Omar Laabidi, dont les décès remonte au 31 mars 2018 et avait secoué dès lors l’opinion publique nationale, a été reporté à trois reprises. Fan du Club Africain, il avait fui la police lors des affrontements qui avaient suivi un match de football et s’est noyé dans l’Oued Méliane, près du stade de Radès. Selon les témoignages de ses amis, déposées déjà à la justice, un des agents l’avait poussé et lorsqu’il a dit qu’il ne sache pas nager, la réponse était  » Apprends à nager « , la fameuse expression qui s’est transformée en titre des actions lancées contre l’impunité et les campagnes appelant à divulguer la vérité autour de sa mort en responsabilisant toutes les personnes impliquées. 

Dans cette affaire, 14 agents sécuritaires ont été traduits comme accusés devant le juge d’instruction du Tribunal de Première Instance de Ben Arous pour « homicide involontaire et non-assistance à personne en danger ». En contrepartie, le procès judiciaire a été accompagné d’une grande mobilisation dirigée par la campagne « Apprends à nager » et plusieurs composantes de la société civile, y compris le FTDES, la LTDH et le SNJT qui ont chargé chacun de son côté un avocat pour participer à suivre l’affaire et plaider pendant les audiences avec la défense et maître Toumi Ben Farhat qui a suivi l’affaire en tant que avocat dès le début. 

Rym CHAABANI