Certains ont recours à la chirurgie esthétique pour améliorer l’estime et la confiance en soi. D’autres la voient une ultime solution pour les malformations. Mais que se passe-t-il lorsque les erreurs médicales provoquent des infections ou même le décès du patient ? La famille d’un adolescent décédé trois heures après son hospitalisation à la suite d’un malaise à l’école secondaire de Donnacona estime que leur fils serait encore en vie si le médecin n’avait pas laissé s’écouler trois heures avant de transférer le patient au CHUL, lit-on dans le site « le journal du Québec » le 18 octobre 2022.
Victimes de liposuccion en Tunisie
La Tunisie figure parmi les meilleures destinations du tourisme médical. La Tunisie dispose de 16566 médecins selon les statistiques du ministère de la santé en 2019 : 8724 médecins spécialistes et 7842 médecins généralistes. 59 médecins sont spécialisés dans la chirurgie plastique réparatrice et esthétique. Le décès de « Sana » a ravivé l’inquiétude de plusieurs Tunisiens sur le risque que cache cette spécialité.
Une vidéo circule sur les réseaux sociaux dont laquelle une femme éclate en sanglots et parle du décès de son amie « Sana » en Tunisie, récemment, après avoir subi une opération de liposucions . Qui ne se rappelle pas l’histoire de Karima et son décès suite à une opération de liposuccion en novembre? Dans une déclaration accordée à la radio « Mosaïque FM » le 25 novembre 2021, son amie avait déclaré sur les ondes d’une radio privée, hier, que « deux chirurgiens esthétiques lui avaient refusé une liposuccion, car ils considéraient que la défunte n’en avait pas besoin, contrairement à une autre chirurgienne qui a accepté de l’opérer ».Selon la même source, Karima avait effectué toutes les analyses demandées et que le résultat ne révélaient rien d’anormal.
Lois spécifiques à la chirurgie esthétique ?
Rappelons qu’en Tunisie on n’a pas encore de lois spécifiques à la chirurgie esthétique mais l’Ordre des médecins avait, pourtant, publié une charte intitulée « Charte de communication pour les actes médicaux et chirurgicaux à visée Esthétique ». Dans la première partie, l’Ordre des médecins souligne la nécessité » d’éviter d’induire en erreur, de faire naître de faux espoirs et des attentes irréalistes, ou de diffuser une publicité qui risquerait de déconsidérer la profession médicale et nuirait à l’intérêt public. »
Selon la même source, le Code de déontologie des médecins interdit les témoignages d’appui ou de reconnaissance trompeurs ou qui pourraient susciter de faux espoirs quant aux résultats. Le recours à des influenceurs ou bloggeuses ou instagrammeuses pour se faire de la publicité contre une récompense financière ou soins gratuits est strictement interdit et inacceptable, d’après la charte.
Par contre, pour les photos avant-après en médecine esthétique, elles ne sont pas interdites sauf qu’elles » ne doivent pas être présentées comme une garantie de résultat ». Il est à mentionner que selon la loi n° 2005-46 du 6 juin 2005, portant approbation de la réorganisation de quelques dispositions du code pénal et leur rédaction, et d’après l’article 217, est puni de deux ans d’emprisonnement et de sept cent vingt dinars d’amende, l’auteur de l’homicide involontaire, commis ou causé par maladresse, imprudence, négligence, inattention ou inobservation des règlements.
Ghada DHAOUADI