Par Samia Harrar
Il faut l’aimer ou la quitter. C’est à peu près une injonction, car Djerba, inspire d’emblée, de la tendresse. Une assignation à déposer les « armes », en cas de conflit, en acceptant, comme une évidence, quand bien même celle-là serait subjective, d’être désarmé, face à son ineffable douceur.
Non ce n’est pas un mythe, et cela tient sûrement, à l’âme des lieux. Quelque chose d’ineffable ; qui fait, qu’il soit quasiment impossible de venir à Djerba, sans en être conquis. L’aimer ou la quitter donc, encore une fois. Non, à la vérité, ce n’est pas une équation insoluble, parce que ce n’est pas monnayable, ce n’est pas quantifiable, et à choisir : ce sera aimer. Et si le « Village de la Francophonie » y a installé ses « pénates », en attendant le jour « J », pour y diffuser de la culture et des arts, à profusion, entre autres rendez-vous à ne pas manquer, avec, notamment, la complicité amicale de l’IFT, c’est qu’il y a de bonnes raisons de le faire. Comme de faire se rencontrer, tous les actants de la résistance, en milieu artisanal ou artistique, pour féconder des échanges heureux. Placés sous le signe de la « connectivité » tous azimut. Une manière de (re)tisser des liens, sous les auspices de la Francophonie, qui auraient été « distendus », et de recentrer les débats, essentiellement, sur ce qui fait la part belle à notre humaine humanité. Une universalité qui n’aurait pas peur de forcer les lignes si besoin est, afin de ramener au goût du jour, sous le beau ciel de Djerba qui sait battre à l’unisson, pour tous ses habitants, toutes confessions confondues, la francophonie, telle que l’ont instituée les pères fondateurs. De Senghor à Bourguiba, sans oublier Diori et Sihanouk. En somme, et parce qu’il s’agit de diriger son regard, sur ce qui est susceptible de nous unir, en habitant une langue, comme on habiterait une maison, qui serait une « résidence secondaire » où il fait bon de respirer lorsqu’il y a appel d’air. Et parce que réellement, et nous le pensons avec conviction, Djerba s’y prête merveilleusement, ne serai-ce que parce qu’elle est le lieu d’une « harmonie » qui n’existe nulle part ailleurs, avec ses innombrables mosquées et sa synagogue de la « Ghriba », unique au monde : l’une des plus vieilles synagogues d’Afrique qui plus est, elle a valeur d’exemple, et d’exemple édifiant. Il se trouve aussi que sa singularité, qui la rend sans doute, si attachante pour ceux qui savent la regarder avec les yeux du cœur, ainsi que ses multiples « paysages », géographiques et mentaux, sont pour le moins, des facteurs plus que déterminants, dans le fait que le Sommet de la Francophonie ait pu la choisir comme « terre d’élection », pour y poser ses assises. Gageons que ce ne sera pas un rendez-vous manqué…