Par Samia HARRAR
Une « épine » dans le pied du secteur pharmaceutique en Tunisie. Son « talon d’Achille », qui menace de le faire vaciller en lui faisant perdre son équilibre, par manque de solutions pertinentes pour pallier aux dysfonctionnements au niveau des finances, suite aux retards de paiement à répétition des pharmaciens répartiteurs, lesquels, en l’absence d’une réponse adéquate de l’État, à leurs « doléances », les acculant ainsi, à déclarer la faillite imminente de leur secteur, ont décidé d’arrêter depuis hier, 5 décembre 2022, la distribution des médicaments sur tout le territoire. Une grève ouverte, s’il en est, autrement lourde de conséquences pour les malades, aux besoins vitaux, qui risqueraient de se retrouver, en moins d’une semaine, dans l’incapacité de pouvoir se soigner, faute de médicaments dans les officines. Grave. Gravissime…
Il y a plus d’un secteur qui est « bancal », aujourd’hui en Tunisie, et qui marche de « guingois » lors-même qu’il faut s’assurer d’être droit dans ses bottes, pour pouvoir parer au plus pressé. Mais lorsqu’il s’agit de mettre en « otage » la vie humaine, ces dysfonctionnements à répétition, quand bien même ils seraient la résultante de toute une conjoncture économique, « impactée » à l’échelle mondiale par la crise sanitaire qui aura quand même duré ce qu’elle a duré, en marquant durablement les équilibres financiers de bien des pays, aggravée, qui plus est, par le déclenchement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui aura renversé la donne pour des pays, aux « reins » bien plus solides que ceux de la Tunisie, sur le double plan énergétique et économique, deviennent intolérables. Et à l’échelle des « priorités » nationales, et des urgences, la santé des citoyens doit figurer en première place. Sans l’ombre d’un doute.
Il est possible de se passer de pain, de sucre, de lait, et d’on ne sait quoi encore, sans qu’il y ait « mort d’Homme ». Mais se passer de médications, pour les malades « chroniques » n’est, tout simplement pas possible. C’est un peu (beaucoup) comme si on les condamnait à mourir. C’est donc impensable, et peu importe les prétextes évoqués, d’arrêter la distribution des médicaments, quand bien même il y aurait un problème de paiement, et l’on sait qu’il est de taille, qui risquerait, si l’on a bien compris, de pousser les pharmaciens répartiteurs, à mettre à leur tour, la « clé » sous la porte, bouchant ainsi les horizons, devant des malades désemparés, qui n’auront même pas le temps d’avaler la « pilule » (sans jeu de mots) puisqu’il est ici, question de survie. L’État, on s’en fiche comment il va pouvoir trouver l’argent, pour gérer tout ça, mais il est certain qu’il doit le trouver. Et pas dans un mois, et pas dans un an, et pas dans une semaine. Et ce ne sont pas les « législatives » qui approchent à pas de géant, qui vont ramener dans leur « corbeille », en guise de cadeau, l’enfant « jésus » qui va pouvoir apposer ses mains sur une humanité en souffrance, pour la guérir miraculeusement, par le simple pouvoir d’une foi, à même de déplacer des montagnes.
Encore une fois, l’heure est grave, et il n’est pas question de « cautionner » ce qui ne peut pas, être « cautionné » : se jouer de la vie des citoyens. Parce qu’alors, ce n’est pas la « mer » qu’ils prendront, dans une fuite éperdue, vers un « eldorado », fut-il de pacotille. On n’imagine même pas ! Et ils ne seront pas à leur tort, parce qu’il est légitime, lorsque l’on choisit d’être du côté de la vie, de défendre son droit à vivre… Alors, si rien ne va plus, faites vos jeux…