Le monde de l’audiovisuel perd une de ses grandes figures, Abdelkader Marzouki, dont les réalisations, l’engagement et l’humanité resteront dans toutes les mémoires. Les réactions ont déferlé au fil de la journée pour rendre hommage à cette figure de l’ tunisien . Abdelkader Marzouki, avait fait de la télévision la grande histoire de sa vie. Avec lui s’éteint une haute figure de l’audiovisuel tunisien. L’émotion est partagée par l’ex PDG de la télévision tunisienne, Abdelhafidh Hergam « Je viens d’apprendre avec consternation la disparition d’un grand ami et d’un éminent professionnel de l’audiovisuel, Abdelkader Marzouki. J’ai connu Abdelkader en 1984 quand il a rejoint le cabinet du ministre de l’information, M Abderrazak Kefi dont je faisais partie, après avoir été longtemps secrétaire général de l’URTNA (aujourd’hui Union Africaine de Radiodiffusion) qui a son siège à Dakar.Il ne tardera pas à réintégrer la RTT en tant que directeur de la télévision. Quand j’ai pris mes fonctions à la tête de l’ERTT en février 1991 , Abdelkader était directeur des relations extérieures. Poste qu’il affectionne particulièrement et qui lui allait comme un grand , tant il savait avec tact et diplomatie nouer et entretenir des relations avec ses collègues à l’échelle arabe, africaine et européenne ou dans les instances de l’audiovisuel francophone. Élu à Rabat en mai 1991 secrétaire général du Conseil International des Radios-Télévisions d’Expression Française(CIRTEF), il donnera aux activités de cet organisme une forte impulsion et saura en étendre le rayonnement dans l’espace francophone et au-delà. De retour de Bruxelles au terme de sa mission à la tête du CIRTEF, il coulait des jours paisibles entre Tunis et Hammamet Nord , non loin de sa ville natale Nabeul à laquelle il était profondément attaché avant qu’il ne commençait à avoir de sérieux ennuis de santé qu’il endurait avec un courage exemplaire. »
« Il aimait et pensait la télévision qui le pleure aujourd’hui , commente, Rached Khayati, c’est la fin d’une idylle avec le cathodique, une épopée qui l’a amené jusqu’à s’installer en Afrique et à sillonner tout l’espace francophone. Ce natif de la rue El Messatra à Nabeul, était un homme de médias d’envergure internationale. Ancien secrétaire général du Cirtef (Conseil international des radios et télévisions d’Expression Française) et de l’URTNA (Union of National and Television Organizations of Africa) a eu son intermède tunisien lorsqu’il a atterri lors des années 1980, du côté de l’avenue de la Liberté, au 71 exactement, pour prendre les rênes de la Télévision tunisienne. Une charge qui ne lui laissait, à longueur de journée, que le temps de grignoter un sandwich. Il ne rentrait chez lui qu’à la fin des émissions. Il était perfectionniste et voulait défier le terrible audimat dans le Grand Tunis de la RAI Uno qui était à l’époque, la plus importante chaîne de télévision au monde. L’expérience tunisienne a valu à Abdelkader Marzouki, le titre officieux de l’homme de la publicité. En effet, la pub à la télé a débuté sous sa férule. C’étaient les premiers pas et il ne fallait pas les rater. Aujourd’hui, ce sont les grandes avancées que nous connaissons et qui nous autorisent à mesurer tout ce qui a été accompli depuis 1987. Il fallait bien un commencement. Et pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître.Enfin, on ne peut pas passer sous silence sa dimension locale nabeulienne qui s’est caractérisée par sa carrière de basketteur au Stade Nabeulien, son club de toujours et le rôle actif qu’il jouait au Club Jeunes Science de la ville dont il était membre. Abdelkader Marzouki s’est éteint, certes, mais la télé demeure allumée et brillera de plus belle tant que le progrès n’est pas sur le point de s’arrêter.»
Kamel BOUAOUINA