La désinformation, sous toutes ses formes et classifiée comme rumeur, intox, fake news, informations inexactes, imprécises ou induisant en erreur; représente un phénomène toxique qui ne cesse de s’accroître et de représenter plus d’un danger. Existant partout dans le monde, et même adopté et sponsorisé parfois pour de nombreuses fins, ce phénomène prospère de plus dans les contextes chargés de tension, d’ambiguïté et d’instabilité. Ses inconvénients sont également alimentés par l’absence des sources fiables et exactes de toute nouvelle ou information relative à des questions fragiles et décisives. En Tunisie, ce phénomène est toujours en perpétuelle mutation. Il prend, à chaque fois, des proportions démesurées lorsqu’un grand événement politique, social ou publique important se produit. Et c’est exactement ce qui se passe actuellement sur les réseaux sociaux en marge des élections législatives prévues se tenir le 17 décembre 2022. Tour d’horizon.
Compte tenu de la prévalence de la désinformation de toutes ses formes, la Tunisie, comme la plupart des pays, a témoigné la naissance de plusieurs projets visant à lutter contre ce phénomène. Falso, TuniFact et I check font partie de ces projets. La plateforme « Falso pour la lutte contre les fausses informations et les rumeurs » a été lancée le 2 avril 2020 en marge du confinement général déclaré pendant la première vague du Covid-19 et la crise sanitaire qui a eu lieu à l’époque dans un contexte où les rumeurs ont proliféré. Outre que les activités de la vérification des fake News ou informations imprécises ou inexactes, cette plateforme appelle souvent les internautes à partager avec son équipe les publications suspectes ou les rumeurs auxquelles ils peuvent faire face, dans le cadre de sensibilisation et afin de faire participer le plus de personnes possible pour faire face à ce phénomène.
Comment peut-on vérifier la validité d’un contenu suspect ? En réponse à cette question la Fondatrice de Falso Zyna Mejri avait recommandé, lors d’une ancienne déclaration accordée au Temps News, plusieurs outils faciles à appliquer y compris «TinEye», s‘agissant de la vérification des contenus douteux. En effet, ce moteur de recherche de TinEye est parfaitement utile pour vérifier l’image et pour suivre sa source d’origine, sa propriété et sa licence.
» En février dernier, Falso a déclaré qu’environ 20 pages Facebook sont signalées chaque semaine en tant que des pages publiant des informations ciblées, de fausses informations, ou des discours de haine. »
Pour sa part, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a lancé depuis 2021 le site TuniFact, et ce, dans le cadre d’un projet commun avec Hivos. Spécialisé dans le fact-checking et la lutte contre les fake news, ce site fonctionne en fonction de certains critères et procédures.
D’après les informations publiées sur son site officiel, les critères de vérification adoptés par l’équipe de Tunifact sont comme suit : « Vérification des faits indépendamment des idées, opinions et prévisions, Vérification des erreurs journalistiques (tous genres confondus) commises par les établissements médiatiques étatiques et privés, Vérification des vidéos et photos virales avec un taux d’interaction important et l’exclusion de la vie privée ». Quant aux critères de classification des nouvelles en question de vérification, ils sont répartis comme suit : « Vrai, Faux, Trompeur, Non pertinent ».
Selon TuniFact, son équipe suit de près : « Les déclarations des politiciens et personnages publics, les erreurs journalistiques, les contenus numériques diffusés sur les réseaux ou les sites d’information à des fins idéologiques, politiques ou commerciales et les photos et les vidéos » .
Dans le même contexte, il est important de noter que l’équipe Tunis Fact a mis à la disposition de ses manuels techniques pour qu’ils puissent effectuer leur propre fact checking en cas de besoin. Ces manuels permettent de vérifier : les vidéos, les photos et les contenus digitaux.
Parmi ses récentes activités, TuniFact a publié un «PodFact» ( podcast basée sur la vérification d’informations ) abordant la question de la fiabilité des informations propagées sur les réseaux sociaux en ce qui concerne les élections et le sujet du cyberespace ou l’espace numérique comme domaine plus vaste des candidats aux élections législatives 2022 pour se présenter et pour présenter leurs projets électoraux, et ce, sous le titre « La campagne électorale et les réseaux sociaux : Entre le contrôle et les rumeurs ».
Rym CHAABANI