Alors que la plupart des plateaux médiatiques sont focalisés aujourd’hui sur les élections législatives et le taux d’affluence des électeurs et les Tunisiens ne parlent que des photos des centres de vote circulant sur les réseaux sociaux, la note du ministère des Finances sur les « Résultats provisoires de l’Exécution du budget de l’Etat » a été publiée le samedi 17 décembre 2022. Certains indicateurs sont rassurants et peuvent donner une lueur d’espoir aux Tunisiens qui sont frustrés suite à l’actualité économique récente. D’autres indicateurs mentionnés dans cette note, par contre, notamment l’encours de la dette publique sont alarmants surtout après le dernier rapport « accablant » de la Banque mondiale qui classe la Tunisie parmi les  pays les plus endettés en Afrique.

L’encours de la dette publique dépasse les 110,2 milliards de dinars

L’encours de la dette publique a dépassé les 110,2 milliards de dinars, durant les neuf premiers mois de 2022, en hausse de 8%, par rapport à septembre 2021, selon la note susmentionnée.

Concernant, la dette extérieure (66,3 milliards de dinars), elle représente 60,1% de l’encours de la dette publique, d’après des chiffres publiées samedi, par le ministère des Finances. Et d’ajouter que service de la dette publique s’est élevé à 10,7 milliards de dinars. Le remboursement du principal de la dette dépasse les 7,5 milliards de dinars, alors que le remboursement des intérêts est de l’ordre de 3,2 milliards de dinars.

La dette extérieure représente 40% de la totalité de l’encours de la dette du pays, durant les neuf premiers mois de l’année 2022. Ces emprunts ont été contractés, essentiellement, dans le cadre d’accords de coopération multilatérale (à hauteur de 60,4%), ainsi que de coopération bilatérale (17,6%), selon le ministère des Finances.

Baisse du déficit budgétaire de 12.4%

Le déficit budgétaire a baissé de 12,4%, à 3,6 milliards de dinars, à fin septembre 2022. A la même période de l’année dernière, il se montait à 4,1 milliards de dinars, lit-on dans la note susmentionnée.

Selon la même source,  cette baisse du déficit est expliquée par l’accroissement de ressources budgétaires de 20,3%, à 28,5 milliards de dinars, au cours des neuf premiers mois de 2022, et ce, compte tenu de la hausse des recettes fiscales de 17%, à près de 26 milliards de dinars.

A noter que les recettes fiscales représentent 92% de l’ensemble des recettes de l’Etat. S’agissant des charges budgétaires, elles ont évolué mais à un rythme moins important de 12%, à près de 31 milliards de dinars.

Concernant les dépenses de rémunération, elles ont enregistré une hausse de 4%, pour dépasser les 15,6 milliards de dinars, ce qui représente 50,4% des charges budgétaires. De même, les dépenses d’intervention se sont accrues de 41,4%, à 8,3 milliards de dinars, et ceux des charges de financement (intérêts de la dette) ont augmenté de 16,2%, à 3,2 milliards de dinars, durant les trois premiers trimestres de 2022.

Il est à mentionner que les ressources de trésorerie ont baissé de 21%, chutant de 13,2 milliards de dinars, en septembre 2021, à 10,4 milliards de dinars en septembre 2022. 72% de ces ressources sont mobilisées pour le remboursement du principal de la dette.

 

Ghada DHAOUADI+TAP