Par Samia Harrar

Il y a lieu de s’inquiéter, parce que le taux de participation enregistré samedi 17 décembre courant, aux législatives : moins de 9 %, s’avère être un record du genre, qui est assez significatif de ce qui se passe actuellement sous nos cieux. En ce sens où la désaffection de la motivation citoyenne par rapport à ces élections, montre assez que la confiance en la chose politique et celle, par ricochet, accordée aux politiciens, ont volé en éclats devant la réalité du terrain qui ne peut attester que d’une chose : l’échec pur et dur, de la classe politique, à trouver des réponses tangibles, aux préoccupations des Tunisiens. Préoccupations qui sont de l’ordre de l’urgent et de l’immédiat. L’on pourrait même considérer, à l’aune des abstentions, que le fait même, de ne pas aller voter n’émane même pas d’une volonté claire, de signifier son mécontentement, et son désaccord par rapport à la situation générale du pays, mais une lassitude, et une désespérance latente, qui pousse à la résignation, faute de facteurs de motivation, pouvant « booster » une éventuelle implication dans la vie publique, dans l’espoir de parvenir à changer les choses, chacun à sa mesure. En réalité, plus personne, ou presque plus personne ne semble y croire. Cela a donné le résultat que l’on a a vu. Et ce n’est pas un second tour, à notre humble avis, qui pourra y changer quoi que ce soit. Pour autant, faut-il, comme en appellent les opposants de Saied, et plus explicitement Abir Moussi (PDL), déclarer la vacance de poste du Président ? A ce stade, et en regard de toutes les menaces qui guettent la Tunisie et à plusieurs niveaux, rien n’est moins sûr !  En revanche, ce qui est certain, c’est qu’il faudra trouver dans l’urgence, une réponse à des doléances, autrement plus sérieuses, qui concernent les quelque 690 médicaments, listés par les pharmaciens et qui seraient aujourd’hui en rupture de stock dans les officines.  Dont des médicaments vitaux, à l’instar de l’insuline. Gravissime !  Car le citoyen lambda peut ne pas descendre dans la rue pour voter et s’en foutre comme d’une guigne, du faible taux de participation aux législatives, mais lorsqu’il s’agira de défendre son droit aux soins et à la vie, il n’est pas sûr qu’il hésitera une seconde.  Le compte à rebours a commencé. Il faudra y réfléchir…