Bien que le rythme de programmation des soirées ramadanesques varie d’une année à l’autre, le mois de Ramadan demeure une occasion où les diverses activités culturelles font l’objet d’un certain épanouissement et d’une sorte de mobilité.
En Ramadan 2023, de nombreux spectacles, événements et concerts ont eu lieu dans les différentes régions et villes, à plus d’un espace et sous plusieurs titres et thématiques.
Au Théâtre de l’Opéra de Tunis, une programmation ramadanesque spéciale a été lancée tout au long de la première quinzaine de Ramadan sous le nom : « Ramadan à la Cité ». En fait, cet événement, organisé à la Cité de la Culture de Tunis, a compris des soirées animées par : l’Orchestre national tunisien, l’Orchestre symphonique tunisien, la troupe nationale des arts populaires et les certains artistes, à l’instar de : Zied Gharsa et Moez Troudi.
D’autre part, divers événements ramadanesques ont été organisés dans certains espaces culturels, à l’instar de : l’espace culturel Carmen ( situé à Ben Laasal de Tunis ) et l’espace El Duende ( situé à Ennasr de Tunis ) où des soirées animées par les artistes Yasser Jradi, Lobna Noomen, Mouna Chtourou et Raoudha Abdallah ont été organisés les 10, 15, 16 et 17 avril 2023.
Pour sa part, l’Institut français de Tunisie (IFT) a organisé un évènement portant le nom « Layali Ramadan ». Cet événement, tenu du 23 mars au 20 avril 2023, avait inclus dans son programme différentes activités et divers spectacles, concerts et ateliers, comme : le concert Papillon de Ghassen Gherissi, la soirée Bibliothèque Humaine organisée en partenariat avec l’association InnoPeace et la soirée intitulée « Les Mille et une Nuits », comprenant des activités de Karaoké, contes, jeux de société et projection de film d’animation. Au niveau de la société civile, l’association Aswat Nisaa a organisé, à son tour, des débat autour de « la femme et la religion entre le Fiqh et la spiritualité » et sur les « mécanismes psychologiques de l’instrumentalisation de la religion » les 30 mars et 06 avril 2023, et ce, dans le cadre de son événement « Layali Aswat Ennasaweya » lancé à l’occasion du mois de Ramadan.
Ayant assuré une couverture d’une grande partie des évènements artistiques qui se sont déroulés pendant le mois de Ramadan, la journaliste Yosr Safi a indiqué, lors d’une déclaration accordée au Temps News, que la saison ramadanesque de cette année a représenté une véritable exception chargée de bonnes énergies positives et marquée par une considérable variété.
« Par rapport aux années précédentes et compte tenu de certaines anciennes difficultés et d’une période difficile, on peut dire qu’il s’agit d’une exception réalisée pendant ce Ramadan. Plusieurs événements ont eu lieu durant ce mois cette année, comme : le Festival de la Médina ( Layali la Médina ), Layali Bab Souika, Layali Al Sulaymania, Layali à la Cité déroulé au Théâtre de l’Opéra, Layali le Colisée, et d’autres soirées et événements externes. En plus des spectacles lancés à Tunis, il est toutefois important de noter que beaucoup d’autres événements ont eu lieu dans les régions, à l’instar de Sfax. En fait, il s’agit d’une certaine énergie positive accompagnée d’un souffle nouveau et d’un nouvel état d’esprit remarquablement présents chez les organisateurs.trices et les différents acteurs dans les domaines culturel et artistique, qui ont parié sur le succès de cette saison et de leurs produits, malgré les lourdes pertes déjà encourues et en dépit des obstacles subis auparavant par les producteurs et même par les citoyens.ennes à cause de quelques crises, notamment la crise économique », a-t-elle expliqué.
Il faut travailler en profondeur pour que tout un mouvement culturel permanent soit établi :
Dans le cadre de son interview avec le Temps News, notre interlocutrice, Yosr Safi,a considéré, en outre, qu’il est injuste de dire que la participation du public tunisien et son intérêt pour les événements culturels et artistiques ne sont liés qu’aux spectacles saisonniers. D’après ses mots, ce public n’a pas cessé de marquer une forte présence et de montrer un considérable enthousiasme pour les différentes activités à caractère artistique ou culturel. Dans le même contexte, elle a également mentionné la nécessité d’admettre le fait que le tunisien a généralement une aptitude positive à la consommation et est actif et prêt à la découverte des produits tunisiens et à assister aux spectacles nationaux même si les dépenses dépassent parfois ses capacités . Et d’ajouter : « Il faut tenir compte de cela, croire aux jeunes et à leurs capacités et étudier les possibilités d’ouverture des voies de production et de créativité. Autrement dit, les autorités concernées et les organismes intervenants de l’État doivent créer un moteur de culture qui fonctionne tout au long de l’année continuellement et indépendamment des circonstances saisonnières et occasionnelles. Les entreprises et boîtes de production doivent aussi y contribuer en présentant plus d’attention, de croyance et de confiance quant aux initiatives et projets des jeunes ».
Rym CHAABANI