La situation actuelle dans le pays n’autorise guère de relâchements, qu’ils soient de nature socioéconomiques que sécuritaires. C’est un défi à facettes multiples. La dynamo reste l’Etat. Mais l’Etat ne tiendrait pas le cap, si l’administration publique est gérée par « les intrus », et là, nous parlons d’institutions publiques.
Pourquoi le FMI axe-t-il entre autres injonctions sur le désengorgement dans la fonction publique ? Précisément, parce qu’après la révolution les ex-nouveaux « saigneurs » du pays y ont provoqué une surcharge pondérale.
Aujourd’hui, la situation doit être assainie…Normalement, on aurait dû commencer par là. Fallait-il attendre que le Chef de l’Etat soulève la question ?
Quel état des lieux et qu’est-ce qui doit changer après l’attaque de Djerba ? L’attention s’est tournée vers les communiqués officiels et les prises de position exprimées lors des réunions, en particulier ceux publiés par la présidence de la République. Les citoyens se posent des questions sur les mesures qui vont être prises suite à cet attentat, sur la relation éventuelle avec d’autres défis auxquels la Tunisie fait face, et sur la classification de cette attaque. Ces questions sont souvent discutées dans les conversations de tous les jours, que ce soit lors de monologues intérieurs ou de discussions avec des amis dans un café. Dans ce contexte, le dernier discours de Saied, particulièrement attendu, a abordé plusieurs axes, notamment cette attaque, le rejet d’une ingérence étrangère et la nécessité d’assainir l’administration publique.
Le président de la République, Kais Saied, a tenu une réunion le vendredi 12 mai 2023 au palais de Carthage avec Najla Bouden Romdhane avec la Cheffe du gouvernement, Najla Bouden, la ministre de la Justice, Leïla Jaffel, le ministre de la Défense, Imed Memmiche, le ministre de l’Intérieur, Kamel Feki et le ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar.
Cette réunion a été axée la situation générale du pays après l’opération criminelle qui s’est produite sur l’île de Djerba, ainsi que pour suivre les mesures prises lors de la réunion du Conseil national de sécurité tenue le 10 mai 2023, lit-on dans un communiqué publié sur la page officielle de la présidence de la République.
Saied a réitéré la certitude que la Tunisie restera sûre malgré les tentatives désespérées de perturber sa stabilité. Dans le même contexte, il a salué les efforts déployés et continus de nos forces armées et de sécuritaires pour contrecarrer tous les plans visant les institutions de l’État et la paix civile, soulignant que ceux qui planifient la violence sont eux-mêmes ceux qui cherchent à provoquer des crises de toutes sortes pour attiser les tensions économiques et sociales et opprimer le peuple dans sa force et sa subsistance. Cette réunion a également abordé les positions de certains pays concernant cette opération criminelle. En effet, le président de la République a exprimé ses sincères remerciements aux pays qui ont exprimé leur solidarité avec le peuple tunisien et a renouvelé son refus de toute ingérence étrangère car la souveraineté de la Tunisie et de son peuple à l’intérieur du pays sont des lignes à ne pas dépasser.
Le président de la République a, également, exprimé son étonnement des positions qui ont accusé la Tunisie d’antisémitisme, soulignant qu’il était étrange que certains parlent encore de haine et de racisme au 21éme siècle, à moins que ces personnes ne veuillent maintenir les graines de la division et tirer profit de ce discours.
Des « intrus»…
La réunion a également abordé la nécessité de purger l’administration publique de ceux qui s’y infiltrent et travaillent pour perturber son fonctionnement normal. Les ministères, les institutions publiques et autres ne peuvent pas remplir leurs fonctions si certaines personnes travaillent à l’intérieur pour le bénéfice d’une entité particulière plutôt que pour l’intérêt public, lit-on encore dans le communiqué susmentionné.
Le président de la République a insisté sur la nécessité de l’engagement total des juges dans cette phase historique délicate que traverse la Tunisie, pour tenir responsable toute personne qui a ou a eu la tentation de porter atteinte à l’ordre public ou de jouer avec les ressources du peuple et du pays.
Il est à mentionner que le dernier numéro du Journal officiel de la République tunisienne, publié, le 12 mai 2023, a englobé des décrets portant sur la nomination de secrétaires généraux des gouvernorats. Les décrets ont également porté sur le limogeage et de la mutation d’un nombre de délégués.
Ghada DHAOUADI