Un entretien téléphonique a eu lieu, samedi après-midi, entre le président de la République, Kaïs Saïed et son homologue français, Emmanuel Macron, au cours duquel plusieurs questions ont été évoquées, dont la migration irrégulière et les difficultés économiques et financières que connaît la Tunisie.
Selon un communiqué de la Présidence de la République, l’entretien a été l’occasion pour le chef de l’Etat d’expliquer sa position concernant les négociations avec le FMI, soulignant, à ce titre, que les recommandations émanant de cette institution monétaire risquent de conduire à une déstabilisation de la paix sociale.
A cet égard, le chef de l’Etat a rappelé les événements du 3 janvier 1984 lors desquels des centaines de personnes ont trouvé la mort lorsque l’Etat a décidé de ne plus subventionner les produits céréaliers et leurs dérivés. Pour le chef de l’Etat, « la paix civile n’a pas de prix. Elle est une valeur inestimable ».
En contrepartie, le président Saïed a évoqué la possibilité de proposer une nouvelle alternative celle de prélever des impôts à ceux qui n’ont pas besoin de subventionnement et ce dans le but d’assurer un financement soutenu de la caisse de compensation.
Et le président Saïed d’affirmer que « tout comme la justice doit prévaloir à l’intérieur des pays, elle doit aussi gouverner les relations internationales », soulignant que « l’humanité tout entière aspire à une nouvelle ère de son histoire où prévalent justice, liberté, sécurité et paix ».
L’entretien téléphonique a été l’occasion de passer en revue les difficultés économiques et financières que connaît la Tunisie « en raison du fiasco des politiques adoptées lors des décennies précédentes, notamment, la décennie de l’après 14 janvier 2011 », lit-on de même source.
La question de l’argent des Tunisiens, qui a été spolié et détourné à l’étranger, a également été évoquée lors de cet entretien.
Toujours selon la même source, l’entretien a permis de discuter du phénomène de la migration irrégulière.
A ce titre, le chef de l’Etat a souligné que les solutions ne peuvent pas être seulement d’ordre sécuritaire, ajoutant que l’expérience a fait montre de l’inefficacité de cette approche tronquée.
A cela s’ajoute le fait que la Tunisie « n’est plus seulement une zone de transit, mais bien plus elle est devenue une destination pour de nombreux migrants qui s’y sont installés illégalement », a-t-il encore précisé.
Pour faire face à ce phénomène préoccupant, le chef de l’Etat a souligné la nécessité de s’attaquer aux origines du problème et non seulement aux résultats et aux effets, rappelant, à ce propos, son initiative visant organiser une conférence de haut niveau avec la participation de tous les pays concernés par cette question.
Les relations bilatérales entre les deux pays ainsi que la volonté commune de les développer davantage, ont été également débattues lors de cet entretien téléphonique.
Il est à noter que parmi les réformes immédiates approuvées par le Fonds monétaire international comme condition à l’octroi d’un prêt à la Tunisie d’un montant de 1,9 milliard de dollars figurent la réduction de la subvention sur les produits alimentaires et l’énergie, la restructuration des entreprises publiques et la compression de la masse salariale dans le secteur public.