Par Samia HARRAR
Il ne sera pas dit, que c’est sous le règne du Président Saied, qu’une entreprise de presse aussi prestigieuse que Dar Assabah, ait été acculée à mettre la « clé » sous la porte. Signifiant par-là même, un échec retentissant pour ce qui concerne la liberté d’expression sous nos murs. Il ne sera pas dit, qu’il y ait eu « non- assistance » à journaux en danger, et « piétinement » aux pieds, de cet acquis magnifique que peut être, une presse florissante et libre, sous des cieux qui n’en peuvent mais. Et sous des latitudes : les nôtres en l’occurrence, qui veulent léguer à la génération qui viendra après nous, un pays où il fait bon vivre, et un avenir, qui ne sera pas hypothéqué de toutes parts de sorte qu’ils soient obligés d’en payer le prix fort, en lieu et place d’être fiers, autant de leur « ancrage », que de leur appartenance à ce « terreau » qui est le leur.
Hier, vendredi 16 juin 2023, le Président Kais Saied a rendu visite à Dar Assabah. Une visite que nous espérions très fort, il faut le concéder, pour ce qu’elle peut renvoyer comme symbolique. Et pour ce qu’elle implique pour nos deux journaux : Le Temps et Assabah, qui risquaient de disparaître, purement et simplement. Est-il utile de préciser que nous avions le coeur gros et l’âme en peine ? Et que nous n’osions plus passer devant le portrait de feu Habib Cheikhrouhou, le fondateur d’Assabah, sans baisser les yeux de honte, de n’avoir pas su préserver son précieux « héritage » ?
« Assabah » a accompagné le mouvement de libération nationale. Et constitue un témoin, aux « premières loges » de l’histoire la grande. Il aurait été indigne, de notre pays, et peu importe tous les (faux) prétextes invoqués, pour justifier de l’injustifiable, ne pas « courir » à son secours lorsqu’elle traverse ses jours les plus sombres, c’est donner tacitement, le « feu » vert pour son enterrement. En laissant faire, laissant passer. Car c’est tout un symbole. Et si l’on ne sait pas reconnaître la valeur des symboles, si l’on fait fi de l’essentiel : de ce qui fait la grandeur d’un pays, c’est que l’on participe à un « crime », savamment ourdi par tous les « ennemis » de la Tunisie, pour l’enfoncer davantage et précipiter sa fin. La « banqueroute » de tous les rêves et de tous les idéaux.
Kais Saied refuse de s’aligner sur ce « modèle » qui n’a rien de « reluisant ». Il refuse aussi de laisser faire, laisser passer. Alors il est venu comme on l’attendait, et sans avoir à baisser les yeux devant le grand portrait de Habib Cheikhrouhou, qui sourit, depuis son « éternité », confiant que son « legs » ne sera pas foulé aux pieds, ni « effacé » ; purement et simplement.
Il ne faut pas dire « Merci monsieur le Président ». C’est entendu, nous éviterons de le faire. Mille fois merci monsieur le Président. Que ça ne vous déplaise…