Située dans la région du Cap Bon à une soixantaine de kilomètres de la capitale, Korbous est l’une des plus belles stations thermales de la Méditerranée et l’un des plus beaux villages balnéaires de la Tunisie. En plein démarrage de la haute saison touristique, Le Temps News a rencontré l’homme d’affaires Farid Abbès, propriétaire entre autres du Royal Tulip de Korbous. Grandes ambitions mais autant d’obstacles. Tour d’horizon.
Le Temps News : Pourquoi avez-vous choisi d’investir à Korbous ?
Farid Abbes : Ce n’est pas facile d’investir dans un site hostile, difficile d’accès et non aménagé. Nous avons décidé de relever ce défi et réussir notre pari. Ce n’était pas facile. Ma principale ambition et préoccupation est certainement d’être à l’écoute de nos clients tout en garantissant une qualité de séjour irréprochable. Nous devons pouvoir devenir grâce aux nombreux atouts de cet hôtel une des trois plus belles adresses où séjourner en Tunisie. Notre positionnement 5 étoiles doit être gage de sérieux, de qualité et de proximité avec nos clients. L’offre hôtelière ne cesse de se développer avec l’arrivée prochaine de nombreux groupes et de grandes marques. Le Royal Tulip a toujours eu un rôle de locomotive dans la ville de Korbous et même dans le pays. Aujourd’hui nous sommes fiers de rouvrir car qui dit Royal Tulip dit taxis, commerces, restaurants… c’est tout un écosystème qui revit à Korbous.
Le luxe, c’est aussi l’attention portée aux détails…
La qualité est essentielle pour chaque hôtel. J’explique à mes collaborateurs qu’un client qui décide de passer un week-end ou quelques jours, il réfléchit à l’endroit où il veut aller. Notre réputation travaille pour nous. Le détail de notre comportement et de l’attention portée au client est primordial. Un client ne peut pas arriver et ne pas trouver sa chambre parfaite, nettoyée dans le moindre détail, avec des petites attentions à la hauteur du prix qu’il paye. Notre vision, c’est du rêve à l’émotion. Cela signifie que nous devons transformer le rêve de nos clients en émotion. Nous devons être acteurs de leur enchantement. C’est pourquoi nous offrons des prestations de qualité qui satisferont nos hôtes surtout que nous ciblons une clientèle de haut de gamme qui a un bon pouvoir d’achat. Satisfaire mes clients et les servir tout simplement, c’est ce qui m’anime le plus au quotidien. Du côté de mes équipes, c’est les accompagner, les former et leur faire aimer le métier encore plus.
Quelle clientèle visez-vous ?
Nous visons une clientèle de haut de gamme qui a un bon pouvoir d’achat car l’hôtel offre des prestations de haut de gamme qui satisferont nos hôtes. Satisfaire mes clients et les servir tout simplement, c’est ce qui m’anime le plus au quotidien. Du côté de mes équipes, c’est les accompagner, les former et leur faire aimer le métier encore plus.
Que comptez-vous faire pour pallier la pénurie de main-d’œuvre ?
Il est vrai que dans tous les départements, il manque du personnel en salle, en cuisine, pour faire les chambres, le ménage, accueillir les clients…Le secteur a besoin de recruter. Aujourd’hui, les établissements sont confrontés à des besoins en termes de recrutement. Une bonne partie de la main-d’œuvre a réussi un plan de reconversion de carrière au bout de ces deux années de crises, une autre a choisi l’immigration vers l’Europe où ce besoin est aussi intense. Le départ du personnel en nous a pénalisés. C’est surtout l’hôtellerie qui est à la recherche de bons profils qui sont difficiles à trouver. Ce manque de compétences commence à inquiéter les opérateurs du secteur touristique. Et là il faut de nouveau former pour pallier la pénurie de main d’œuvre
Comment assurer une bonne qualité de service à la veille de la haute saison touristique ?
En hôtellerie, la qualité est bien sûr l’affaire de tous, du directeur jusqu’au plus jeune apprenti, en passant par le plongeur et la femme de chambre. C’est un travail constant, permanent, récurrent, presque minute après minute, de bien faire et de vérifier que les choses sont bien faites. Le principal inconvénient est que personne dans un établissement hôtelier n’a suffisamment de recul pour se rendre compte si tout est appréciable par la clientèle …ou pas. Un client content ne le dira pas forcément sur place et un client mécontent pas davantage, par peur de la confrontation et de devoir se justifier. . La reprise se confirme à la veille de la saison estivale. La courbe des réservations sur la Tunisie est remontée sensiblement pour aller vers une saison record. Dans un secteur comme l’hôtellerie, où la concurrence est accrue, l’enjeu économique et financier de la satisfaction client est considérable. C’est pourquoi, pour se démarquer, il faut investir dans la qualité depuis l’arrivée du client à l’aéroport, en passant par la douane jusqu’à son arrivée à l’hôtel . Cela constitue un défi permanent. Ceci sans oublier l’entourage de l’hôtel car on ne peut pas faire du luxe si l’environnement est sale.
Est-ce que la route est un handicap pour votre projet ?
Elle a bloqué pendant longtemps Korbous. L’ouverture du tronçon entre Soliman et Ain Oktor a résolu le problème et le prolongement de la route Ain Oktor- Korbous, une belle rocade panoramique au bord de mer de 3kms sera d’un grand apport pour la station de Korbous
Vous êtes à quelques km de Sidi Bou Saïd, comptez-vous relier votre site à la banlieue Nord de Tunis ?
Une petite marina a été édifiée à côté de l’hôtel qui sera opérationnelle dans les prochains mois. Notre objectif est de relier la rive Nord du Golfe de Tunis à la rive Sud en créant une liaison maritime puisqu’ on est à 25 minutes de Sidi Bou Said par bateau. Notre objectif est de développer le nautisme dans le golf de Tunis en organisant des régates et des courses de bateau avec des clubs Français et Italiens. Nous voudrions positionner Korbous comme destination phare du tourisme de plaisance à l’échelle internationale et sur le bassin de la Méditerranée.
Etes–vous tenté par d’autres projets touristiques ?
Je suis animé depuis mon enfance par l’esprit d’entreprise. Quand on est porteur de projet on reste toujours jeune. Le jour ou on n’a plus de projet, c’est qu’on a vieilli.
Interview par Kamel BOUAOUINA