Le rideau est tombé hier dimanche 25 Juin 2023 sur la 25ème édition du festival international du printemps des arts de Kairouan qui s’est déroulé du 21 au 25 juin 2023 au complexe culturel Assad Ibn Fourrat de Kairouan. Une manifestation haute en couleurs qui a tenu à toutes ses promesses tant au niveau de l’organisation qu’au niveau du contenu et du nombre d’invités venus de Tunisie, du Maroc, de Libye, d’Egypte et d’Irak.

Et pourtant ce n’était pas le printemps mais le paysage, soumis à une forte canicule, a vibré de toutes les couleurs, grâce aux pluies de Mai dernier qui ont arrosé la terre et assouvi la soif des végétaux. Les organisateurs de la 25ème édition du festival international du ‘printemps ‘ des arts de Kairouan ont choisi ce temps pour organiser cette prestigieuse manifestation culturelle qui a démarré fort, au mois d’avril 1995 du siècle dernier, et à laquelle ont pris part d’illustres poètes et créateurs à l’instar de Nizar Kabani, Adonis, Guillevic et bien d’autres.

Une édition, très réussie, qui restera gravée dans la mémoire des Kairouannais qui se rappellent encore d’un complexe culturel ‘Assad ibn Fourrat en effervescence, des hôtels affichant complet, et d’une ville en mouvement. Avec des stars du cinéma et du théâtre comme : Youssra- Soumaya Khachab- Samia Ayoub – Leila Aloui -Safia Amri -Aymen Zaidan -Hassaine Fehmi- Mahmoud Yassine Ahmed Rateb -Azzet Alaili et la liste est longue. Des stars dont la présence constituait à elle seule un évènement, sont passées par cette ville emblématique à travers les différentes éditions de ce festival, bu de l’eau de son puits (Barrouta), dégusté son caftegi, son lablabi et son makroudh

Puis le festival a perdu de son éclat, en raison de l’insuffisance des moyens financiers et surtout de la réduction du budget qui lui est consacré, en plus de la pandémie de Covid-19 qui a paralysé la vie culturelle et économique du pays, pendant un bon bout de temps. Aujourd’hui, et même si l’activité n’a pas repris son cours normal comme espéré, le festival cherche à reprendre son souffle malgré le peu de moyens dont disposent ses organisateurs qui selon la plupart des gens contactés ont bien réussi leur sortie. Mission accomplie.

Ce comité, présidé par la poétesse Djamila Mejri, a en effet réussi le défi, celui de raviver la flamme de cette manifestation pour la pérenniser. « Les membres du comité d’organisation de ce festival, avec les moyens de bord ont tout mis en œuvre pour  réussir ce rendez-vous culturel important ,à l’instar de la cérémonie inaugurale  de mercredi 21 Juin 2023, au cours de laquelle la poétesse Irakienne, Sajda Moussaoui, et le cithariste Turc Itach Doukane ont salué à leur façon un public des grands jours, assoiffé de culture et réceptif qui a rempli le théâtre de plein air de la maison de culture Assad ibn Fourrat, vibré au rythme de la musique turque, apprécié et applaudi  le récital poétique de cette dame venue d’Iraq », nous a confié Djamila Mejri qui a ajouté à propos du programme de ce cette manifestation : « Ce programme a tenu compte de tous les gouts, à savoir du  cinéma avec des  projections de film documentaires dont celui réalisé par Anis Lassoued sur la ville de Kairouan, des ateliers de montage et d’’écriture du scenario, animés par Issam Bouguerra et Karim Hammouda, du théâtre avec la pièce ‘Al Hawak’ écrite et mise en scène par le dramaturge Taoufik Jbali, des arts plastiques et des ateliers de portraits dirigés par l’artiste  Rachid Rahmouni , de calligraphie arabe, animés par Khaled Miled -Amor jomni- Mohamed Msadek (Tunisie) Hyder chibani (Irak) Mohsen  Kharroubi (Lybie), des rencontres culturelles (Mejliss culturels) dont celle présentée par les professeurs Abdeljalil Bouguerra et Mohamed Memi sur le thème : ’Quel avenir pour la culture arabe ?’ »

Beit Achiir (la maison de la poésie) a de son côté vécu une grande soirée poétique avec les récitals des   poètes : Sajda Moussaoui et de Hassaine Essayab (Irak)-Semah Mahjoub-Jamal Fethi (Egypte) Ahmed Lahrichi (Maroc) -Oussama Zayati (Lybie)Youssef Rzougua (Tunisie). Alors que les mélomanes ont assisté à des soirées musicales dont celle de la cérémonie de clôture, égayée par Mahdi Ayache, très applaudi par l’assistance et du spectacle organisé à Bab jaladine intitulé ‘Ichk’ (désir) présenté par Wahida Dridi.

En bref un festival bien réussi tant au niveau organisationnel que qualitatif qui a attiré une foule respectable et réceptive qui a vivement apprécié   le contenu de rendez-vous culturel. Kairouan avec son passé glorieux, ses célèbres écoles poétiques et médicales, qui ne datent pas d’hier, mérite d’être soutenue pour rayonner davantage.

                                                                               Neji KHAMMARI