A priori, et au vu de ce que contient le mémorandum d’entente sur le partenariat stratégique et global entre la Tunisie et l’Union Européenne, il s’agira, dans les prochaines semaines de s’assurer de sa concrétisation dans les faits.
Il est bien évident que l’Europe, premier partenaire des échanges économiques de la Tunisie, a un souci majeur : le flux migratoire. Kais Saied a encore réitéré sa façon de voir : ces réseaux criminels qui fonctionnent à la manière d’une piovra. Et, avant la tenue de ce nouveau sommet à Carthage, il en avait donné le ton, samedi, lors de la tenue du conseil de sécurité nationale.
Des millions de dinars injectés dans ces « circuits de traite d’êtres humains », et cela fait que nous ne sommes plus dans l’immigration non-règlementaire, mais dans les contours d’un plan visant à déstabiliser la Tunisie.
Sans doute, peut-être, l’empressement de l’Europe à aider la Tunisie à juguler ce phénomène procède-t-il de l’impérieuse nécessité de mettre en place des garde-fous, du fait que le flux vers les côtes italiennes part de la Tunisie.
Et, pourtant, ce mémorandum est source de scepticisme ambiant, plus précisément auprès de la société civile et les ONG (dont Saied a dit qu’elles ne font que débiter des communiqués). C’est que son discours du 21 février dernier aura été taxé de « racisme » et de « xénophobie ».
Sauf que Saied est dans une logique souverainiste. Et il l’a réaffirmé après la signature du mémorandum : « La Tunisie a une souveraineté qui traverse les océans et les continents ».
Le mémorandum contient aussi des mécanismes d’aides à la Tunisie : quelque chose qui s’articulera autour de 3 milliards de dinars. L’intention européenne consiste aussi à créer de l’emploi en Tunisie, à donner (en Europe) de l’emploi saisonnier aux Tunisiens, après avoir spolié le pays de ses cerveaux. Projets aussi, pour une exploitation effective du potentiel de l’énergie verte, pour la numérisation dans 80 écoles, ainsi qu’un renforcement des échanges commerciaux, du fait que la Tunisie exporte de moins en moins vers l’Europe.
Saied a insisté sur un point : ce mémorandum doit être suivi de mécanismes d’application. Il est vrai que l’Union européenne compte 27 Etats dont on attend qu’ils avalisent ce mémorandum pour le rendre effectif.
Reste cependant à se demander si l’Europe attend de la Tunisie qu’elle fasse (encore) le gendarme de la Méditerranée. Intercepter les embarcations de la mort, ramener les rescapés des naufrages en Tunisie, renvoyer les immigrés subsahariens vers leurs pays d’origine ?
En fait, si nous en sommes là, face à un vrai dilemme, il faut bien remonter jusqu’aux temps où la Tunisie a été bradée…Là, c’est une autre paire de manche.
R.K
Kais Said : « La Tunisie a une souveraineté qui traverse les océans et les continents »
» Le mémorandum d’entente sur le partenariat stratégique et global entre la Tunisie et l’Union européenne (UE) stipule la nécessité du rapprochement entre les peuples » a indiqué le président de la République Kaïs Saïed, lors de la cérémonie de signature tenue, dimanche, au Palais de Carthage.
» Ce mémorandum devrait être complété dans les plus brefs délais par un certain nombre d’accords portant sur les mêmes principes « , a ajouté Saïed.
» Nous sommes déterminés à concrétiser ce mémorandum dans les meilleurs délais « , a affirmé le président de la République, soulignant que les pays » cherchent une égalité effective et non une sympathie sans respect « .
Evoquant la question de l’immigration et des immigrés, Saïed a mis l’accent sur l’importance de » mettre en place un accord conjoint sur la migration et sur les opérations de migration clandestine, surtout que ces opérations sont souvent organisées par des réseaux criminels « , faisant remarquer qu’il est crucial « de veiller ensemble à éradiquer les causes de la propagation de ce phénomène en même temps que penser aux mécanismes de son traitement ».
Il a salué par ailleurs l’aide apportée par les Tunisiens aux migrants irréguliers en provenance des pays subsahariens, estimant que les organisations chargées de la migration » ne font que publier des communiqués « .
Intervenant lors du point de presse organisé, dimanche, en présence de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni et le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, il a ajouté que » l’identification de nouveaux cadres de coopération en dehors du système monétaire international établi après la deuxième guerre mondiale, figure parmi les défis auxquels font face les pays aujourd’hui « .
» Ce système, qui a divisé le monde en deux, une moitié pour les riches et l’autre pour les pauvres, n’est plus valide sous la même forme et avec le même contenu « , a-t-il encore dit.
Said a précisé que » La Tunisie n’a pas de missiles intercontinentaux, mais elle a une souveraineté qui traverse les océans et les continents « , ajoutant que le pays aspire à un nouvel avenir pour répondre aux ambitions de chacun « .
Une déclaration commune entre la Tunisie et l’Union européenne a été signée, le 11 juin 2023, au Palais de Carthage, à l’occasion de l’entretien qui a réuni le président de la République, Kais Saied, avec la présidente du conseil des ministres italien Giorgia Meloni, la présidente de la commission européenne Ursula Van Der Leyen et le premier ministre néerlandais Marc Rutte.
Le texte de la déclaration porte sur une série de partenariats inclusifs, au service des intérêts des deux parties. Le partenariat global couvrira les domaines des relations économiques et commerciales, de l’énergie renouvelable et compétitive, de la migration et du rapprochement des peuples.
Selon la déclaration, le dialogue politique commun entre la Tunisie et l’UE qui se tiendra dans le cadre de la tenue du conseil de partenariat Tunisie-UE, prévu avant la fin de l’année 2023, va permettre de relancer les relations politiques et institutionnelles afin de faire face aux défis internationaux communs et conserver un système international basé sur les principes de l’Etat de droit.
Le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger et le Commissaire européen à la politique de voisinage et à l’élargissement ont été chargés d’élaborer le mémorandum d’entente sur une série de partenariats inclusifs pour son adoption par la Tunisie et l’UE.
Ursula von der Leyen: « Une coopération plus effective pour frapper les réseaux criminels »
Nous sommes prêts à mobiliser 100 millions d’euros pour approfondir le partenariat et la coopération dans les domaines de la recherche, du sauvetage, de la gestion des frontières, de la lutte contre le trafic de citoyens et de l’application de la loi « , a indiqué la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Intervenant lors de la cérémonie de signature du mémorandum d’entente sur le partenariat stratégique et global entre la Tunisie et l’Union européenne (UE) tenue, dimanche, au Palais de Carthage, Von der Leyen a ajouté que ces efforts s’inscrivent dans le cadre de la facilitation de la migration légale.
Elle souligné que ce partenariat est important et fructueux pour les peuples des deux rives de la Méditerranée. » Nous avons plus que jamais besoin d’une coopération plus effective pour frapper les réseaux criminels et les passeurs qui exploitent la misère humaine « , a-t-elle appuyé.
Elle a rappelé que la Tunisie et l’UE sont liées par l’histoire et géographie et partagent des intérêts stratégiques, d’où la nécessité d’approfondir le partenariat.
La même source a fait remarquer que le mémorandum d’entente sur le partenariat stratégique et global entre la Tunisie et l’UE repose sur cinq piliers dont le premier est porte sur le rapprochement entre les les peuples.
Elle a fait savoir dans ce sens que des opportunités seront offertes aux jeunes en particulier et qu’une enveloppe de 10 millions d’euros sera réservée dans le cadre du programme ERASMUS+ pour favoriser les échanges. Il s’agit également de permettre aux jeunes tunisiens des opportunités d’études, de formation et de travail dans l’espace européen pour acquérir l’expérience nécessaire à leur retour dans leur pays.
Von der Leyen a annoncé qu’un programme d’accompagnement de la modernisation de 80 écoles doté d’un financement de 6,5 millions d’euros sera aussi lancé afin de favoriser leur transition numérique et verte, avec des fonds s’élevant à 6,5 millions d’euros.
Au sujet de l’investissement et du commerce, elle a indiqué que l’UE le premier partenaire d’investissement de la Tunisie, ajoutant que le travail sera axé sur l’amélioration du climat des affaires et l’attrait des investissements.
Elle a annoncé dans ce contexte l’organisation, en automne prochain, d’un forum d’investissement en vue de rapprocher les investisseurs et les institutions financières.
Sur un autre plan, Von der Leyen a souligné que l’accent sera mis aussi que le soutien de l’économie verte, en vue de booster le tourisme, outre le développement des investissements dans le secteur numérique.
Concernant le domaine des énergies renouvelables (ER), un des piliers de l’accord, la présidente de la Commission européenne a rappelé que la Tunisie dispose d’un potentiel énorme en matière des ER, faisant savoir que des travaux seront menés pour développer ce secteur en mettant à disposition la technologie nécessaire. L »Europe a-t-elle avancé besoin d’énergie propre et s’est lancée dans le cadre du processus de décarbonatation de son économie à travers le développement de projets d’hydrogène vert et l’électricité produite à partir des ER.
Von der Leyen a réitéré la volonté de l’UE de soutenir le partenariat stratégique avec la Tunisie dans le domaine de l’énergie afin d’accélérer la transition énergétique et favoriser l’approvisionnement durable à des prix abordables.
Une déclaration commune entre la Tunisie et l’Union européenne a été signée, le 11 juin 2023, au Palais de Carthage, à l’occasion de l’entretien qui a réuni le président de la République, Kais Saied, avec la présidente du conseil des ministres italien Giorgia Meloni, la présidente de la commission européenne Ursula Van Der Leyen et le premier ministre néerlandais Marc Rutte.
Le texte de la déclaration porte sur une série de partenariats inclusifs, au service des intérêts des deux parties. Le partenariat global couvre les domaines des relations économiques et commerciales, de l’énergie renouvelable et compétitive, de la migration et du rapprochement des peuples.
Georgia Meloni : « Partenariat effectif pour faire face à la crise migratoire en Méditerranée »
La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni a qualifié, dimanche, le mémorandum d’entente sur le partenariat stratégique et global entre la Tunisie et l’Union européenne (UE), signé au Palais de Carthage, d’étape importante vers la mise en place d’un partenariat effectif entre la Tunisie et l’UE pour faire face de manière globale et intégrée à la crise migratoire en Méditerranée ».
» Ce mémorandum est l’aboutissement d’un grand travail diplomatique « , a-t-elle précisé.
Meloni a souligné la nécessité de poursuivre le travail pour favoriser la mise en œuvre des piliers du mémorandum convenu dans le cadre de la déclaration commune conclue, en juin 2023, en Tunisie.
La responsable italienne a exprimé la disposition de son pays à » apporter un gros de soutien pour mettre en oeuvre le mémorandum « .
Elle a salué par ailleurs les efforts diplomatiques de son pays, de la Commission européenne et de la Tunisie pour sceller ce partenariat.
Meloni a fait savoir que l’Italie accueillera, dimanche prochain, une réunion sur la migration et le développement avec la participation du président de la République, Kaïs Saïed et plusieurs présidents et chefs de gouvernements de pays africains.
Mark Rutte : « Soutien à la Tunisie pour la créations d’emplois »
Le Premier Ministre néerlandais Mark Rutte a indiqué que la signature du mémorandum d’entente entre la Tunisie et la Commission européenne est un début prometteur pour un partenariat stratégique qui profitera à l’Union européenne et à la Tunisie.
Rutte, dans un mot prononcé après la signature du mémorandum d’entente sur un partenariat stratégique et global entre la Tunisie et l’Union européenne, a souligné que l’objectif principal de ce partenariat est de soutenir la Tunisie à la création d’emploi et à la consécration d’un avenir meilleur.
Il a estimé que la Tunisie est un partenaire important et qu’il existe plusieurs opportunités d’élargir la coopération bilatérale entre la Tunisie et les Pays-Bas surtout dans les domaines de l’énergie verte et de la transition numérique.
Il a mis l’accent sur la volonté de son pays d’intensifier la coopération avec la Tunisie, notant que le ministre du commerce extérieur néerlandais se rendra en Tunisie en septembre 2023 et qu’une délégation économique visitera également la Tunisie pour discuter des perspectives d’investissement dans divers secteurs dont la gestion de l’eau, l’agriculture, l’environnement et les énergies renouvelable.