La chanteuse Walaa Jundi a offert, dimanche 6 août, une soirée Tarab, tout en émotion poétique et musicale, en reprenant des chefs-d’œuvre du patrimoine arabe. Sur scène, elle a fait grimper la température en compagnie d’un public venu la découvrir. Sa richesse est d’avoir une autre approche des mélodies, des rythmes et des influences, une réécriture des grands chanteurs arabes. C’est sans conteste le charisme et la présence de la chanteuse qui aura emporté l’adhésion du public. Evoluant entre sensualité et élégance, elle s’est laissée conduire par 16 musiciens en pleine maîtrise de leur art dirigé par le maître Mohamed Lassoued.
Sur sa prestation, Dr Ali Ouertani, a souligné que « La chanteuse libanaise Walaa Jundi a gratifié le public d’Hammamet d’un florilège de pièces célèbres, reprises des répertoires des grandes divas de la chanson arabe. Dans une ambiance conviviale, le spectacle tarabi s’est déroulé dans la délectation, invitant l’assistance, au nombre relativement important, à apprécier une vingtaine de pièces de références, de différentes icônes de la chanson arabe. Marre de ces tonnes de décibels de certains soirs. La petite brise agréable de Hammamet rendait ses chansons encore plus douces. Mais Walaa n’a pas beaucoup convaincu. On la sent fragile et nerveuse sur scène. Elle avait le trac. Heureusement que le grand maestro Mohamed Lassoued était là pour l’aider dans sa démarche musicale. Elle ne dispose pas certes d’un bon répertoire. .Elle s’est contentée de chanter les succès de Abdelwahab, Oum Kalthoum et Dhikra repris par les festivaliers, à tel point qu’elle se contente de les laisser faire. .Mais on est venu pour entendre son répertoire . Rien ne fut. Un spectacle très moyen. J’attribue 10 ou 12 sur 20 à sa prestation. Si on la compare à Faia Younan Dalel et Abu Amneh, je dirai que ces deux jeunes talents sont meilleurs et ne cessent de progresser et d’étoffer plus leur répertoire. Par contre l’’interprétation, marquée de maîtrise et de professionnalisme, des musiciens accompagnant la chanteuse, a restitué l’authenticité des sonorités dans l’orchestration originale de chaque chanson. Le grand maestro Mohamed Lassoued est à féliciter» dit-il
Ceci dit, le tarab était au rendez-vous .Walaa élégante dans une robe en robe bleu étincelante, a entamé sa prestation avec « Demou El Houb » du poème Abdulaziz AlBabtain et du compositeur Mahmoud Eid. Sa voix sublime et son application ont subjugué le public. Rassurée par l’effet qu’elle produit sur l’assistance, la libanaise Walla ,donne libre cours à sa voix puissante en interprétant des anciens succès d’Abdelwahab, de Dhikra, d’Oum kalthoum et de Feyrouz. Certes, le public a aimé entendre ses propres chansons . Mais elle a préféré chanter avec elle. S’ensuivit alors un enchaînement de morceaux entremêlés de tonnerres d’applaudissements pour cette artiste, venue à la rencontre d’un public embarqué dans un voyage singulier, au cours duquel il a savouré tous les moments du concert dans l’allégresse et la volupté. Tout le monde a découvert ce soir une Walaa souriante et épanouie. Pratiquement à chaque chanson, elle fait participer le public en lui donnant les premiers mots des refrains. Elle a su créer un bain linguistique musical et multiculturel pour le plaisir de tous les mélomanes. Le public ravi chantait et bougeait. Et l’un des moments forts de la soirée fut lorsqu’il interpréta des chants de Dhikra . Le public y adhère. Une véritable symbiose et une parfaite harmonie s’est créée tout naturellement entre Walaa et son public durant cette soirée du tarab.
Kamel BOUAOUINA
Photos : BERRAZAGA Rached