Le groupe djihadiste État islamique (EI) a mené une nouvelle attaque contre l’armée syrienne, la quatrième en moins de trois semaines, dans une zone désertique de l’est de la Syrie, faisant une vingtaine de morts et de blessés, rapportent vendredi plusieurs médias arabes. Il s’agit de la quatrième attaque menée par le groupe djihadiste depuis le 27 juillet, ciblant notamment l’armée de Bachar El-Assad. Cette intensification des attentats et embuscades dénote un regain d’activité de l’organisation en Syrie.
« Un groupe terroriste a pris pour cible un bus militaire hier soir (10 août) dans la badia (désert syrien) au sud-est de Deir Ez-Zor, ce qui a entraîné la mort de plusieurs soldats », s’est contenté d’indiquer le journal syrien Tishreen, proche du pouvoir, citant l’agence syrienne officielle Sana, sans fournir plus de détails. De son côté, le site syrien d’opposition Enab Baladi a fait état de 20 morts, citant l’agence russe Ria Novosti. « Vingt soldats syriens ont été tués et dix autres blessés lors d’une attaque menée par des membres de l’État islamique dans la province de Deir Ez-zor. » Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni mais disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie, l’attaque a fait 23 morts parmi la troupe et une dizaine de blessés.
Il s’agit de la quatrième attaque en moins de trois semaines imputée au groupe terroriste ou revendiquée par lui. Lundi 7 août, dix militaires ont été tués dans la province de Raqqa, ancien chef-lieu, en Syrie, du « califat » autoproclamé de l’organisation terroriste. Celle-ci faisait suite à une attaque, le 1er août, contre un convoi de transport pétrolier gardé par l’armée syrienne, tuant sept personnes dont deux civils. Et le 27 juillet, six personnes ont été tuées dans l’explosion d’une moto non loin du mausolée de Sayyida Zeinab, au sud de Damas, et ce à la veille de l’Achoura, plus importante fête religieuse chiite.
Cette intensification des attaques dénote un regain d’activité de l’EI en Syrie, où il est présent dans une vaste zone désertique allant de la province centrale de Hama à la province orientale de Deir Ez-Zor, non loin de la frontière avec l’Irak. Malgré sa défaite territoriale en Irak (2017) et en Syrie (2019), l’effondrement de son « califat » et la mort de quatre de ses chefs depuis 2019, l’organisation continue en effet de mener des attaques meurtrières dans ces deux pays à travers ses cellules dormantes. Depuis le début d’année, 225 soldats syriens et 157 civils sont morts dans des attaques du groupe, d’après l’OSDH.
(avec agences et médias)