Le Bureau exécutif de l’Association des Magistrats Tunisiens (AMT) a appelé le président de la République et le Conseil supérieur provisoire de la magistrature, en leurs qualités respectives d’organes concernés par le mouvement judiciaire, à hâter la publication du mouvement judiciaire.
Dans une déclaration publiée, vendredi, l’AMT a appelé les deux organes à faire preuve d’objectivité lors de la validation des mutations et des promotions ainsi que dans l’attribution des responsabilités, les exhortant à se conformer aux normes internationales liées à l’indépendance du pouvoir judiciaire et à faire prévaloir les critères de compétence et d’intégrité sans perdre de vue certains « cas sociaux ».
S’adressant au Conseil supérieur provisoire de la magistrature, l’AMT a appelé celui-ci à briser l’omerta et à informer les médias des vraies raisons sous-tendant la rétention du mouvement judiciaire l’année précédente ainsi que le retard pris dans sa publication cette année.
L’AMT a par ailleurs fait part de sa vive indignation suite au retard pris dans la publication du mouvement périodique des magistrats de l’ordre judiciaire, rappelant à ce propos que ce même mouvement a été retenu l’année précédente dans un antécédent « premier du genre dans l’histoire de la justice tunisienne ».
L’Association des magistrats prévient en outre contre les dérives et les risques de voir le mouvement judiciaire verser dans le jeu des conflits politiques étriqués, loin de la transparence et de l’objectivité.
Au sujet des magistrats révoqués, l’AMT a appelé les deux organes constitutionnels à prendre en considération la nomination des juges limogés en vertu du décret n° 516 du 1er juin 2022, rappelant que ceux-ci ont ultérieurement obtenu gain de cause auprès du Tribunal administratif et ont bénéficié de décisions de suspension de ce décret à leur égard.