A l’heure où nous écrivons ces quelques lignes, l’armée génocidaire israélienne a déjà tué, depuis le 7 octobre, 34 journalistes, dont 26 Palestiniens, d’après le dernier bilan de Reporters sans frontières (RSF) et du Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
A notre connaissance, jamais une armée, aussi meurtrière soit-elle, n’a massacré autant de journalistes en si peu de temps.
Les journalistes survivants, eux, restent en premières lignes et continuent vaillamment de couvrir le massacre à huis clos, dans cette prison à ciel ouvert de 45 km2 pilonnée sans relâche et désormais en butte à une invasion terrestre. Quand ce ne sont pas eux-mêmes qui sont visés, ce sont leurs proches qui sont tués, parfois sous leurs yeux. Ce fut le cas pour Ali Jadallah, photojournaliste, qui a perdu quatre de ses proches, et Wael Al Dahdouh, chef de bureau d’Al Jazeera à Gaza, dont la famille a été entièrement décimée alors qu’il était en direct à l’antenne. Les deux continuent, avec un courage indicible dont ils ont le secret, à accomplir leur mission : faire ressortir la Vérité de Gaza à l’heure où Israël emploie tous les moyens pour l’enterrer.
Malheureusement, ces héros-journalistes, des Gazaouis pour la plupart, se comptent désormais sur les doigts de la main, à l’intérieur de Gaza, sous blocus génocidaire israélien et inaccessible – faut-il le rappeler – aux reporters et aux journalistes internationaux. Ce sont les derniers soldats et les dernières soldatesses de la Vérité. Retenez bien leurs noms.
Motaz Azaiza, photojournaliste.
Hind Khoudary, journaliste.
Samar Abu Elouf, photojournaliste.
Afaf Ahmed, journaliste.
Mohammed Zaanoun, photojournaliste.
Shoroq Shaheen, journaliste.
Wissam Nassar, photojournaliste.
Doaa Rouqa, journaliste.
Motasem Mortaja, photojournaliste.
Plestia Al Aqad, photojournaliste.
Malheur à nous si nous dûmes oublier quelqu’un. Quant à celles et ceux qui sont morts, leurs noms sont déjà gravés en lettres d’or dans le panthéon des martyrs.
Slim BEN YOUSSEF