Cette année, la production d’agrumes en Tunisie est très bonne, du moins meilleure que celle de l’année dernière, malgré le déficit enregistré en matière de pluviométrie qui avait eu un impact négatif sur presque toutes les cultures. En effet, la récolte tunisienne d’agrumes pour la saison 2023-2024 a augmenté de 26%, à 365 000 tonnes, par rapport à la saison dernière, a indiqué le Groupement interprofessionnel des fruits (GIFruits).
On compte ainsi une augmentation de 33% de la production de « Clémentines », de 26% de celle de la variété d’oranges « Maltaises » et de 23% de celle de la variété d’oranges « Navel ». C’est surtout à Nabeul, le gouvernorat qui représente 73% de la production nationale, la production a augmenté de 33% par rapport à la campagne précédente, toujours selon GIFruits.
Il y a 12 000 producteurs d’agrumes en Tunisie, pour la plupart de petits exploitants. C’est une source de revenus pour près de 30 000 familles. Les agrumes représentent 30% de la production fruitière en Tunisie et contribuent à hauteur de 4,4% à la valeur globale de la production agricole. La culture des oranges et des agrumes en général est associée à la région du Cap Bon, mais elle connait depuis des années une extension géographique, comme Ben Arous, Jendouba, Kairouan, Bizerte, Sidi Bouzid…. Les plus connues variétés d’agrumes produites en Tunisie sont : Clémentine, Thomson, Orange douce (Meski), mandarine, maltaise. C’est la variété maltaise qui tient la première place en production et en exportation (8000 hectares) Menzel Bouzelfa est la capitale de la maltaise. Les exportations d’oranges maltaises devraient atteindre 12 000 tonnes cette année, selon (GIFruits).
L’agrumiculture est l’un des secteurs les plus importants pour l’entrée de devises dans le pays. En 2022, les expéditions d’agrumes ont généré près de 7 millions de dollars de recettes pour la Tunisie, selon les données compilées sur la plateforme Trademap. Cette augmentation prévue de la production pour la campagne 2023/2024 offre des perspectives positives pour l’industrie agrumicole tunisienne.
Cependant, l’agrumiculture rencontre deux grands problèmes, selon des données fournies par (GIFruits). D’abord, augmentation de la salinité des eaux d’irrigation due à une surexploitation de la nappe phréatique et sa contamination par l’eau de mer. Ceci a poussé les agriculteurs de la région de Nabeul à utiliser les eaux du barrage Lebna. Ensuite, la difficulté de gestion commerciale et financière en cas de surproduction (par exemple saison 2015-16). Ceci implique la nécessité de développer l’exportation et de mieux réguler les marchés intérieurs.
Faute de bananes, consommez des oranges
Alors que les bananes se vendent entre 13 et 15 dinars sur le marché, des prix inaccessibles pour un citoyen moyen, les agrumes peuvent faire partie des achats quotidiens des ménagères. En effet cette production qui concerne les oranges, la mandarine et la clémentine a connu un rendement assez important, donnant lieu à une baisse des prix par rapport à l’année précédente. Et puis, les consommateurs tunisiens apprécient beaucoup les oranges, car ces fruits sont très prisés en hiver du fait qu’ils contiennent de la vitamine C, un remède naturel contre la grippe. En effet, selon les diététiciens, les agrumes sont les champions de la vitamine C, autrement appelée acide ascorbique. Elle nous protège contre les infections virales et bactériennes, nous aide à assimiler le fer et ses effets antioxydants. D’autres études ont démontré que la consommation d’agrumes était bénéfique pour la prévention des maladies cardio-vasculaires. Les oranges sont les fruits les plus consommés en Tunisie pendant la saison hivernale. Ce sont des fruits à grande valeur nutritionnelle, elles sont sources d’énergie, de fibres, de vitamines et de minéraux.
Lors d’une virée dans les grandes surfaces, nous avons marqué un engouement des clients sur ces fruits dont les prix varient selon les espèces. A titre d’exemple, la clémentine se vend entre 3,5 et 4,5 dinars suivant la grosseur. Les prix des oranges douces et du Tompson varient entre 4 et 3 dinars. Même les citrons qui ont connu ces mois derniers des prix très élevés, se vendent aujourd’hui moins cher. Cependant, il est à signaler que ces produits se vendent un peu moins cher chez les vendeurs de fruits et encore moins chez les marchands ambulants qui viennent s’installer sur les trottoirs et dans les intersections des rues, surtout dans les quartiers populaires. Dimanche dernier, au Souk hebdomadaire de Radès, les prix de ces fruits étaient abordables, si bien que certains clients se sont approvisionnés de bonnes quantités qui leur suffiraient durant toute une semaine.
Hechmi KHALLADI