La scène numérique, saturée de publicités et de contenus promotionnels, fait écho à une prolifération inquiétante de messages glorifiant la cigarette électronique comme une alternative saine à la consommation de tabac. Cette tendance se propage de manière alarmante parmi les plus jeunes, captivés par la palette infinie de saveurs et l’idée trompeuse que vapoter représente un signe de modernité. Certains en font même étalage auprès de leurs pairs, se vantant des multiples goûts disponibles telles que la fraise, la menthe, la vanille et bien d’autres encore… Une symphonie de saveurs, des variations infinies, mais un avertissement unanime : les menaces pour la santé!

Il est préoccupant de constater que de nombreux jeunes adoptent la cigarette électronique en pensant qu’elle est moins dangereuse que le tabac traditionnel, persuadés que cela préserve leur santé. Cependant, cette croyance est souvent le résultat d’un manque alarmant d’informations scientifiques fiables et facilement accessibles.

Cette absence d’éducation et de sensibilisation entraîne une sous-estimation des effets néfastes de la vape, induisant ces jeunes à prendre des risques sans en mesurer pleinement les conséquences. En conséquence, une génération se retrouve exposée à des problèmes de santé potentiels, faute de compréhension claire et approfondie des dangers inhérents à la cigarette électronique.

Action urgente de l’OMS pour protéger les enfants de la cigarette électronique

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a souligné l’impératif d’adopter une action urgente pour encadrer les cigarettes électroniques afin de protéger les enfants et les non-fumeurs et de réduire au minimum les effets néfastes de ces cigarettes sur la santé. L’OMS a réitéré la nécessité de prendre des mesures urgentes pour faire face à l’usage excessif des cigarettes électroniques et pour lutter contre la dépendance à la nicotine. Elle a appelé les pays interdisant la vente de ces cigarettes à renforcer la mise en œuvre de l’interdiction et poursuivre le suivi et la surveillance afin d’appuyer les interventions de santé publique et de garantir une application rigoureuse. Pour ce qui est des pays autorisant la commercialisation (vente, importation, distribution et fabrication) de ce produit de consommation, elle a recommandé de veiller à ce qu’une réglementation stricte soit mise en place afin de réduire leur attrait et leur nocivité pour la population, notamment en interdisant tous les arômes, en limitant la concentration et la qualité de la nicotine et en les soumettant à des taxes, lit-on sur le site de l’agence TAP.

« Les enfants de 13 à 15 ans sont plus nombreux que les adultes à utiliser des cigarettes électroniques »

Dans le même contexte, le Directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a affirmé que  » Les enfants sont sollicités et piégés dès leur plus jeune âge pour qu’ils utilisent des cigarettes électroniques et ils risquent de devenir dépendants à la nicotine « , invitant les pays à  » mettre en œuvre des mesures strictes pour dissuader leur population d’utiliser ces dispositifs afin de protéger leurs citoyens, en particulier les enfants et les jeunes.  »

Rappelons que selon un communiqué, publié le 14 décembre courant, la cigarette électronique, en tant que produit de consommation courante, ne s’est pas révélée efficace pour aider les fumeurs à arrêter de fumer. Au contraire, des données alarmantes prouvent son effet néfaste sur la santé de la population. Et de rappeler qu’actuellement, 34 pays interdisent la vente de cigarettes électroniques, 88 pays n’ont pas instauré d’âge minimum pour l’achat de cigarettes électroniques et 74 pays n’ont pas adopté de réglementation pour ces produits nocifs.

Il est a mentionner que les cigarettes électroniques contenant de la nicotine créent une forte dépendance et sont nocives pour la santé. A long terme, elles génèrent des substances toxiques pouvant entrainer des maladies, comme le cancer ou des problèmes cardiaques et pulmonaires. L’utilisation de cigarettes électroniques peut également affecter le développement du cerveau et entraîner des troubles de l’apprentissage chez les jeunes, selon la même source. Et d’ajouter que les enfants de 13 à 15 ans sont plus nombreux que les adultes à utiliser des cigarettes électroniques à une fréquence élevée. Partant, l’organisation onusienne a souligné que les stratégies de sevrage doivent se fonder sur les meilleures preuves d’efficacité disponibles, de manière à aller de pair avec d’autres mesures de lutte anti-tabac, et elles doivent faire l’objet d’un suivi et d’une évaluation.

Ghada DHAOUADI