Parce qu’il s’agit aussi d’une guerre psychologique, prioriser la santé mentale est un acte de résistance qui renforce la continuité de la défense de la juste cause palestinienne et la dénonciation des crimes sionistes commis à Gaza …
La brutale agression sioniste menée par l’occupant depuis le 07 octobre et qui se poursuit depuis environ 3 mois a été marquée par une atrocité extrême qui a été dévoilée sur les réseaux sociaux grâce aux sacrifices des activistes, journalistes et photojournalistes palestiniens à Gaza qui ont pris le risque dès le premier jour afin de documenter et dévoiler les atrocités et tous les crimes de guerre commis par l’entité sioniste.
En contrepartie, la mobilisation des internautes sur les réseaux sociaux a contribué à faire entendre la voix des gazaouis au monde entier. Ces internautes qui partagent en masse les vidéos et les photos venant de Gaza font face à une série de chocs successifs et passent à plusieurs reprises par des situations traumatisantes en consultant des contenus chargés de détails inhumains, sanglants et terrifiants.
Et parce qu’on parle là de la machine à tuer sioniste qui est capable d’instrumentaliser quoi que ce soit pour que les choses fonctionnent en sa faveur, il est très important de faire attention aux intentions malveillantes qui misent sur la normalisation avec la mort et les images de sang et de cadavres, ou l’abandon et l’effondrement face aux cruautés et injustices dont les palestinien.ne.s à Gaza sont victimes.
Alors, il est très préférable dans le contexte actuel de mettre davantage l’accent sur la santé mentale et le bien-être psychologique pour diverses raisons et plus d’un objectif, notamment la maintenance d’une capacité minimale garantissant la continuité de la dénonciation de ce qui se passe à Gaza par tous les moyens possibles et disponibles, et l’établissement d’un auto-entretien sain et étudié qui sert à renforcer la résistance contre toute possibilité d’être pris au piège de l’épuisement et l’abandon.
Dans le but d’avoir un bon aperçu du sujet et des conseils pratiques qui peuvent être adoptés, nous avons décidé d’échanger avec une professionnelle compétente en matière de psychologie et obtenir son avis.
Interviewée par le Temps News, la Psychologue clinicienne « Sirine Baccar » a indiqué que ce que nous témoignons aujourd’hui a certainement un impact majeur sur la psyché humaine. Et d’ajouter : « Nous partageons avec les palestiniens à Gaza ce qu’ils vivent et nous suivons les nouvelles à chaque instant, et c’est très fatiguant et épuisant. D’ailleurs, ça explique les émotions et les sensations négatives que nous ressentons d’une manière brusque et injustifiée, à l’instar de l’anxiété ». D’après ses mots, on peut parler, dans ce cas et dans le cadre de la psychosomatisation, de l’importance de se pencher sur l’intégrité mentale et psychologique, en particulier parce ces événements terribles provoquent des émotions confuses que nous ne pouvons peut-être pas exprimer tout normalement et qui se manifestent, par conséquent, dans des douleurs et souffrances physiques.
« Il est très important de prendre soin de notre santé mentale et il est encore plus important d’accorder l’attention nécessaire à cette question pour que nous puissions poursuivre notre résistance. Qu’on le veuille ou pas, la détérioration de l’état psychologique entrave la capacité de résistance », a-t-elle expliqué.
La Psychologue clinicienne Sirine Baccar a mentionné, en outre, que l’adoption de certaines mesures, notamment la consultation d’une seule source fiable d’information et la limitation de l’accès aux réseaux sociaux, pourrait nous aider à réduire l’ampleur du choc et à construire un mécanisme qui nous offre une certaine immunité contre l’horreur du terrorisme sioniste.
Dans un contexte connexe, notre interlocutrice a souligné aussi la pertinence de l’adhésion à un nombre de valeurs et idéaux comme la gratitude et la concrétisation du soutien aux causes humanitaires à l’aide de tout moyen d’action et d’appui disponible, aussi simple soit-il, dans le but de surmonter le sentiment d’impuissance et afin de dépasser le sentiment de culpabilité.
Selon les conseils formulés par Sirine Baccar lors de cette interview menée avec le Temps News, il est toutefois nécessaire de se rappeler qu’on doit toujours être conscient que l’être humain est exposé à toutes sortes de sensations et qu’il ne peut pas soutenir une cause à caractère humanitaire s’il oublie qu’il est un être humain qui vit, agit et réagit tout en intériorisant cette gamme d’émotions contradictoires qui changent suivant de nombreux facteurs et contextes.
Pour conclure, il convient de noter que les souffrances humanitaires subies par les palestiniens en général depuis des années et les crimes de guerres génocidaires exercés contre les habitants de Gaza actuellement ne sont nullement comparables aux malaises et aux perturbations qui peuvent être ressentis par ceux qui observent et soutiennent de loin. D’ailleurs, le peuple palestinien et les palestinien.ne.s à Gaza ont fait preuve au monde entier qu’ils sont d’une solidité et d’un courage inégalés.
Et parce qu’il s’agit aussi d’une guerre psychologique, prioriser la santé mentale est un acte de résistance qui renforce la continuité de la défense de la juste cause palestinienne et la dénonciation des crimes sionistes commis à Gaza … Et parce qu’il s’agit aussi d’une guerre psychologique, les defenseuses et défenseurs des droits des palestiniens à Gaza et dans tous le territoire palestinien doivent être méfiants en se protégeant et en insistant sur la lutte contre la normalisation avec la mort et contre l’oubli de la criminalité de l’entité sioniste…
Rym CHAABANI