À une époque où la science a fait d’immenses progrès en médecine, certaines maladies persistent en défiant les avancées. La rage demeure parmi ces maladies redoutables. Il est impératif de ne pas sous-estimer les risques qu’elle présente.

« La vaccination antirabique constitue le moyen le plus efficace de lutter contre la rage en cas de morsure, de griffure ou de léchage sur une plaie ouverte par un animal infecté et de réduire les risques de mortalité « , a indiqué la responsable du laboratoire de la rage à l’institut Pasteur Meriem Handous. En marge d’une journée de formation et de sensibilisation sur la prévention contre la rage destinée aux agents et cadres de l’institut Pasteur, elle a souligné, dans une déclaration à la TAP, que les personnes ayant été exposées à la rage par un animal à risque doivent appliquer un traitement préventif qui comprend la désinfection de la plaie après une morsure, une griffure ou un léchage sur une plaie ouverte par un animal suspect, puis se faire immédiatement vacciner.

355 cas de rage animale ont été détectés en 2023

Plus de 43 mille personnes ont été vaccinées contre la rage en 2023, alors 6 cas de décès ont été enregistrés au cours de la même année, selon la même source. Handous a appelé à la nécessité de se rendre au centre antirabique le plus proche en cas de suspicion de rage (centre de soins de santé de base et les services d’urgence dans les hôpitaux) précisant que 15 cas de rage humaine ont été détectés depuis 3 ans, en raison de la négligence des mesures préventives. Et d’ajouter que 355 cas de rage animale ont été détectés en 2023 en Tunisie contre 250 cas en 2022 et 29 au cours du mois de janvier 2024.

La rage est une zoonose virale à prévention vaccinale qui touche le système nerveux central. Dès lors que les symptômes cliniques apparaissent, la rage est mortelle dans pratiquement 100 % des cas. Les chiens domestiques sont responsables de la transmission du virus de la rage aux humains dans près de 99 % des cas. Pourtant, la rage touche aussi bien les animaux domestiques que sauvages. Elle se propage aux humains et aux animaux par la salive, généralement en cas de morsures, d’égratignures ou de contact direct avec les muqueuses (par exemple, les yeux, la bouche ou les plaies ouvertes). Les enfants âgés de 5 à 14 ans sont des victimes fréquentes, lit-on sur le site de l’OMS.

« Plus de 95 % des cas en Asie et en Afrique »

La rage est présente sur tous les continents sauf l’Antarctique, mais plus de 95 % des cas humains mortels surviennent en Asie et en Afrique. Cependant, les cas de rage sont rarement notifiés et les chiffres enregistrés sont très différents de la charge estimée. Chaque année, plus de 29 millions de personnes bénéficient d’une PPE. On estime qu’on évite ainsi des centaines de milliers de décès par an imputables à la rage. À l’échelle mondiale, le poids économique de la rage d’origine canine est estimé à 8,6 milliards USD par an, en plus des traumatismes psychologiques non calculés pour les individus et les communautés, selon la même source.

La durée d’incubation de la rage est habituellement de 2 à 3 mois, mais peut s’étendre de moins d’une semaine à 1 an, en fonction de facteurs tels que le site de pénétration du virus et la charge virale. Les symptômes initiaux comportent des signes communs comme de la fièvre accompagnée de douleurs ou de fourmillements, démangeaisons ou sensations de brûlure inexpliqués à l’endroit de la blessure. La propagation du virus dans le système nerveux central entraîne une inflammation progressive et mortelle de l’encéphale et de la moelle épinière. La phase clinique de la maladie chez les personnes peut être prise en charge, mais très rarement guérie, et non sans séquelles neurologiques graves, lit-on sur le site de l’organisation.

Ghada DHAOUADI