La propreté est un enjeu crucial pour les habitants de Nabeul. Pourtant, nombre de riverains se plaignent de la saleté de ses rues. Pourquoi en est-on toujours là ? Ses quartiers sont envahis par les monceaux d’ordures. Depuis quelque temps, la ville de Nabeul est noyée sous ses ordures prenant des allures d’une immense décharge à ciel ouvert.
Les monticules d’ordures dans les rues grandissent chaque jour à cause des difficultés de la collecte des déchets. Sur les artères névralgiques de la ville, les avenues Habib Bourguiba, Habib Thameur, Bir Challouf, Sidi Achour ou la place des martyrs entre autres, l’on se heurte à des paysages désolants, défiant les normes élémentaires de l’hygiène. Cette situation met toute la population dans un embarras sans précédent. En sillonnant les quartiers de la ville, on est face à une situation scandaleuse.
Aujourd’hui, l’image d’antan a cédé la place à un décor des plus noirs, la cité Wafa ressemble plutôt à une décharge à ciel ouvert où les immondices s’entassent à chaque coin de rue. Ce phénomène de jet anarchique d’ordures prend de l’ampleur et se généralise au su et au vu de tout le monde, même les trottoirs se sont transformés en décharge publique. Certains citoyens et commerces ne se gênent plus de déverser les ordures sur la voie publique. La saleté revient au bout de quelques heures à cause de l’incivisme aussi de certains citoyens qui, hélas, ne sont pas conscients de ce danger qui menace la santé publique. Cette insalubrité est loin d’être une mince affaire.
Quand les habitants ont décidé de toiletter leur cité
La saleté fait partie du quotidien des habitants de la cité Wafa. Les habitants veulent que les choses changent. Ils ont pris conscience que cette cité leur appartient et qu’ils ne doivent plus l’abandonner. D’ailleurs, ils sont condamnés à y vivre. Ils ne veulent plus vivre dans la saleté Ils se prennent en charge et ils ont décidé de toiletter leur cité. Tout a commencé par des remarques faites sur Facebook, et cela a donné naissance à l’Association Nouvelle de Nabeul qui a pris conscience de la dégradation de l’environnement dans la cité « La cité Wafa n’a jamais été aussi sale », s’exclame Nizar Chebaane, membre actif de l’ANN, pour dénoncer « la dégradation du cadre de vie qui va crescendo ».
Un constat amer, largement partagé par les riverains qui trouvent que la cité «est sale ». Une cité résidentielle, sous la pression de la croissance démographique et urbaine, se salit et se dégrade en permanence. D’ailleurs , l’Association vient de se réunir avec la municipalité et l’un des points discutés lors de cette réunion concernait la nécessité de reprendre en urgence les actions de propreté. Ses membres ont reçu la promesse de déclencher une action de grande envergure pour nettoyer les points noirs de la cité. Entre le laisser-aller des uns et l’incivisme des autres, la cité Wafa ne cesse de crouler sous les poubelles débordantes et les tas d’ordures des chantiers qui s’amoncellent sur les trottoirs et parfois même sur la chaussée.
En attendant la création d’un arrondissement municipal
Une petite virée à travers ce qui ce passe au niveau de cette cité nous renseigne on ne peut mieux sur le désordre qui touche la cité et ce, depuis bien longtemps. « A commencer par les plaques indiquant les stops, sens interdits, stationnements réglementés ou interdits, sorties d’écoliers, etc. qui, parfois, n’existent pas. Les priorités ne sont pas respectées. Les stops sont brûlés ! Pas de signalisation », souligne un habitant de la cité Mohsen Chérif qui se trouve « bercé » et parfois contraint de slalomer et de fait, toute la mécanique de son véhicule se trouve en proie à de terribles souffrances.
« Cette cité, encore en grand chantier, a rendu ainsi la circulation extrêmement difficile et dangereuse. Une situation propice à l’anarchie. La cité est un véritable chantier. Et cela dure depuis des années. Les travaux n’en finissent pas. Le béton a consumé nos terres et notre verdure », a-t-il encore déclaré au Temps News.
Et d’ajouter : « Partout dans les rues, d’énormes tas d’ordures se répandent sur les trottoirs. Les chantiers ne soucient pas de l’environnement. Ils se permettent de jeter leurs engins, matériel, bois, fer sur les trottoirs. Ceci sans oublier l’incivisme des habitants qui jettent leurs déchets à tout-va et sans parfois respecter l’horaire et l’endroit dédiés aux décharges publiques. La population grandissante de chiens errants devient un problème dans cette cité. Ils sont partout dans la cité. Ils passent généralement la journée au niveau des Oueds, terrains vierges et bâtiments en cours de construction, avant de sortir vers la fin de la journée pour se nourrir des restes alimentaires de nos foyers. L’action citoyenne est très importante en la circonstance. Mais alors quel est le remède miracle ? Peut être faut réactiver le projet de refuge des chiens entamé par la municipalité de Nabeul. A côté des chiens, le phénomène des sangliers errants prend de l’ampleur ces derniers mois. Il arrive de plus en plus souvent que ces animaux sortent du bois et se rapprochent des habitations pour y chercher à manger. »
En attendant une intervention rapide et urgente de la municipalité, les habitants de la cité doivent subir le supplice de la pollution et des odeurs nauséabondes. L’insalubrité qui ternit la réputation de la cité depuis plusieurs années a fait réagir Mohsen qui s’est interrogé sur le pourquoi de sa non prise en charge depuis sa prolifération : « J’appelle à la création d’un arrondissement municipal qui se charge de la propreté et de l’embellissement de la cité. Sans cette structure, la saleté continue à gangréner la cité », dit-il.
Kamel BOUAOUINA